Pile un jour avant l'abandon officiel du support pour Windows XP SP2, Microsoft a annoncé que les utilisateurs de certaines versions de Windows 7 pourront continuer à retourner sur XP, OS pourtant âgé de presque 10 ans, et ce jusqu'en 2020. Cette attitude est tout sauf habituelle pour l'entreprise, qui avait par le passé mis fin aux droits de downgrade plusieurs mois avant la sortie de l'OS suivant. Le downgrade est une pratique consistant à remplacer la dernière version de Windows par une version antérieure sans avoir à payer les deux licences.
S'il est peu probable que les utilisateurs grand public veuillent passer de Seven à XP, à la différence de Vista, les entreprises, elles, ont bien souvent l'envie de standardiser leur parc informatique sous un même OS afin de simplifier l'administration de leur parc.
Des reports successifs reflétant la réalité des entreprises
Il s'agit là de la seconde extension des droits de downgrade pour XP. A l'origine, Microsoft avait prévu une limite de 6 mois après la sortie de Windows 7, mais s'était rétracté en juin 2009 après qu'un analyste de chez Gartner ait qualifié le projet de « véritable fouillis ». Du coup, l'entreprise avait décidé de les autoriser pendant 18 mois à compter d'octobre 2009, ou jusqu'à la sortie d'un SP1 pour Seven ne sorte. Dans les deux cas, les droits devaient expirer courant 2011. Le dernier changement d'avis en date autorisera les utilisateurs de Windows 7 Ultimate et Professionnel à downgrader vers XP pendant toute la durée de vie de l'OS sorti en octobre dernier. « Nos clients professionnels nous ont affirmé qu'enlever les droits de downgrade vers Windows XP pour les utilisateurs finaux engendrerait une situation trop confuse » relate Brandon LeBlanc, porte-parole de Microsoft, sur le blog de l'entreprise.
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Crédit Photo: DR
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Windows 7 Professionnel prendra officiellement sa retraite en janvier 2020, tandis que l'édition Ultimate sera abandonnée en 2015. Microsoft affirme avoir effectué ces changements afin de simplifier la traçabilité des droits de licence, mais la popularité de Windows XP dans l'entreprise n'est pas étrangère à cette décision. A la Worldwide Partner Conference (WPC), un cadre de l'entreprise a d'ailleurs estimé que 74% des ordinateurs d'entreprise utilisaient encore Windows XP.
Quelques conditions à remplir
Les droits de downgrade ne sont disponibles que pour les copies de Windows 7 préinstallées par les constructeurs sur leurs machines. « Les entreprises peuvent continuer d'acheter des ordinateurs et faire usage de leurs droits de downgrade vers XP ou Vista, jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à passer à Windows 7 » affirme Brandon LeBlanc. Cela n'affecte que les utilisateurs et les sociétés n'ayant pas souscrit à Software Assurance, programme de garantie de mise à niveau, ainsi que celles qui achètent les licences Windows en masse. Celles-ci bénéficient déjà de ce droit pour n'importe quelle édition de l'OS, pouvant même retourner sous Windows 95. Toutes les autres dates limites fixées par Microsoft maintenues.
Des échéances conservées
Les constructeurs de PC doivent en effet arrêter d'installer XP version Familiale sur les netbooks à partir du 22 octobre 2010, et pour Vista, la date limite est fixée au 22 octobre 2011. De même, il leur est aussi demandé de cesser, le 22 octobre de cette année, de préinstaller un downgrade XP Professionnel sur des PC équipés de licences Windows 7. Après cette date, les acheteurs devront effectuer l'opération manuellement. Il est pourtant peu probable que le downgrade vers XP dure jusque 2020, même pour les grandes entreprises, puisque le support pour l'OS âgé de 9 ans s'arrêtera définitivement en 2014, pour les versions SP3. Pour autant, quelques constructeurs, comme Dell sur certains notebooks de la gamme Latitude notamment, continueront d'installer en usine un potentiel downgrade vers XP. La pratique était pourtant bien plus courante durant « l'ère Vista », les consommateurs réclamant alors des moyens de retourner sous son prédécesseur après l'achat d'ordinateurs préinstallés avec l'OS en question. Ce phénomène avait déjà forcé Microsoft à étendre les délais de disponibilité de Windows XP auprès de ses revendeurs.