Le développement des nanotechnologies mal accompagné par les institutions américaines
J. Clarence Davies a écrit un rapport sur le développement des nanotechnologies pour le Woodrow Wilson International Center. Ses conclusions montrent de nombreux manques, notamment scientifiques et institutionnels.
L'étude récemment présentée par J. Clarence Davies pour le Woodrow Wilson International Center (qui n'est autre que le centre d'études américain qui a initié en 2005 le « project on emerging nanotechnologies ») est alarmiste. Dès la deuxième ligne de la préface écrite par David Rejeski (directeur du project on emerging nanotechnologies), on peut lire : « les impacts incertains sur la santé, l'environnement et la société qui peuvent surgir avec cette technologie émergente, requièrent avec urgence, notre attention. » Le ton est donné et le rapport va recenser très précisément les risques induits par un développement (trop ?) rapide de cette technologie, avec des systèmes d'encadrement scientifique et institutionnel, visiblement incapables d'évoluer aussi vite que les nanotechnologies.
Davies met en cause l'EPA (Environmental Protection Agency), qui est l'agence fédérale américaine dédiée à la protection de l'environnement. Celle-ci ne jouerait pas son rôle dans la définition des orientations de recherche pour les applications et implications des nanotechnologies à l'environnement. Autre sujet d'inquiétude : les conséquences chimiques des nanoproduits et nanomatériaux dans un contexte législatif inadapté.
Une proposition : un « oversight system » destiné à prendre des mesures préventives
Finalement, c'est l'application multiple des nanotechnologies dans tous les secteurs d'activité qui exacerbe les risques et limite la surveillance.
Mais Davies ne se contente pas d'énumérer les risques et les manques du système américain : dans la deuxième partie de son étude, il milite en faveur d'un « oversight system », c'est-à -dire de la définition d'un ensemble de mesures préventives offrant la possibilité d'identifier les risques potentiels par un contrôle organisé du processus, du début à la fin du cycle de vie des nanoproduits.
Des indicateurs de contrôle et un agenda à court et moyen termes (de un an à cinq ans) sont donc proposés, avec une place prioritaire accordée aux répercussions envisagées des nanotechnologies sur l'environnement et la santé.