Le coup de froid se confirme dans les SSII indiennes
Les SSII indiennes sont touchées par la crise financière qui sévit Outre-Atlantique. Ce n'est pas un scoop, en avril dernier quelques grandes sociétés de services revoyaient déjà leurs prévisions à la baisse, et le syndicat indien des entreprises du logiciel et des services informatiques (Nasscom) avait anticipé un ralentissement de la croissance à l'automne. Les SSII indiennes sont toutefois prises de court par l'ampleur des retombées négatives sur leur business. Certaines d'entre elles réalisent jusqu'aux deux tiers de leur chiffre d'affaires aux Etats-Unis, dans les secteurs des banques, de la finance et des assurances, de surcroît. Pas étonnant donc que les remous financiers américains les atteignent de plein fouet. Les dernières catastrophes bancaires (faillite de Lehman Brothers, rachat de Merrill Lynch) ont précipité les événements.
Légère réduction des effectifs
Accentuée par la chute du dollar, qui gèle les exportations indiennes, ainsi que par la hausse des salaires en Inde, la crise conduit les SSII à se délester d'une partie de leur masse salariale. Après Wipro et Tata Consulting Services, c'est Satyam, quatrième SSII indienne, qui a récemment annoncé la suppression de 4 500 emplois, soit 9% de ses effectifs. Les résultats financiers publiés par ces SSII restent dans le vert, mais ils sont moins exceptionnels que les années précédentes. Sur le site du Nasscom, le président du syndicat indien Som Mittal ne cache pas son inquiétude. «Les incertitudes mondiales ont atteint leur paroxysme, [avec la combinaison de plusieurs facteurs] : la fluctuation des monnaies, la hausse sans précédent des tarifs du pétrole, la crise alimentaire et l'approche des élections américaines », écrit-il dans un message.
Cap sur l'Europe continentale
Si les SSII indiennes souhaitent se sortir de la crise, elles ont tout intérêt à ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Il y a près d'un an, avant même que la crise américaine ne fasse autant de ravages, le cabinet Forrester désignait la France comme futur Eldorado de l'offshore indien. Certaines SSII indiennes commencent d'ailleurs à lorgner vers l'Europe, qui ne représente « que » 30,1% de leurs exportations (dont 17,8% en Grande-Bretagne). Infosys a, par exemple, racheté Axon, le spécialiste britannique de l'univers SAP.