Le CNRS renforce son soutien aux start-ups en s'alliant à cinq start-ups studios spécialisés dans des secteurs comme les biotech, le quantique ou encore l’industrie. Il ambitionne ainsi de « surmonter les défis de lancement et de croissance propres à l'écosystème entrepreneurial » en promouvant un accompagnement plus efficace des projets, avec une orientation dès les débuts de l’entreprise vers des experts dédiés. De cette association est donc né le programme Rise+, qui vient rejoindre les programmes existants du CNRS dédiés à la valorisation des résultats de recherche. Il s’agit de la suite du programme Rise, lui-même dédié à la création de start-ups.
« En nous appuyant sur des start-ups studios partenaires, nous souhaitons accompagner encore plus loin les technologies qui naissent dans les laboratoires placés sous notre tutelle. La trajectoire d’une start-up est unique et dépend de très nombreux facteurs, notamment ceux liés aux spécificités de son domaine d’activité. Il est donc indispensable que nous nous entourions d’un réseau de partenaires aux expertises thématiques bien affirmées », souligne Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l'innovation du CNRS. Dans le détail, cinq start-ups studios sont aujourd’hui partenaires. On retrouve Home Biosciences, spécialisé dans les nouveaux médicaments et thérapies ; M2Care, axé sur les technologies de santé et la nutrition ; MedXCell, qui travaille sur les thérapies géniques et cellulaires ; Quantum Launchpad, orienté vers les technologies quantiques et enfin, Technofounders, actif notamment dans les domaines industriels comme l'agriculture, la chimie verte et les matériaux. Le CNRS a pour objectif de nouer une dizaine d’accords similaires dans les prochains mois.
À chaque start-up studio sa spécialité et sa méthode
MedXCell – groupe franco-suisse – est spécialisé en thérapies cellulaires et géniques. Ce « venture builder » s’appuie sur un partenariat fort avec la recherche académique pour créer des start-ups. Un point fort qui favorise la création et le financement (seed) de biotech avec une gestion des opérations sur les phases précliniques et du co-investissement en Série A pour favoriser l’accès aux études cliniques. Un autre acteur de Rise+, Technofounders, partenaire de longue date du CNRS, se concentre sur l’accompagnement opérationnel. « On construit ensemble un plan de start-up, la stratégie produit, et les ressources dont on a besoin en termes d'équipe, de locaux, de positionnement concurrentiel », indique Pierre Le Blainvaux, son président. Ce dernier ajoute que, souvent, les chercheurs ont une technologie en main, mais ne savent pas comment développer le produit ou ne souhaitent pas assumer seul le rôle de PDG. Parmi les 14 sociétés à leur actif, un tiers provient d’innovations issues des laboratoires sous tutelle du CNRS. Au sein de Technofounders, la durée du processus de création d'une start-up peut par ailleurs varier de trois mois et demi à un an.
Parmi les 14 sociétés à l'actif de TechnoFounders, un tiers d'entre elles proviennent d’innovations issues des laboratoires sous tutelle du CNRS. (Crédit : TechnoFounders)
Pour M2Care, il s’agit d’apporter à la fois des capitaux, mais aussi des compétences. « On apporte des équipes très opérationnelles et qui ont une position d'investisseur dans le projet » affirme Renaud Confavreux, associé chez M2Care, avant d’ajouter : « Notre équipe - composée de 7 personnes dont 5 associés - est engagée sur une durée de 18 à 36 mois sur chaque projet. Ce temps est consacré à transformer les idées de recherche en start-up viables, en recrutant les bonnes personnes et en jouant un rôle opérationnel fort ». Pour assurer la viabilité de tout projet, M2Care n’hésite pas à investir massivement – jusqu’à deux millions d’euros par projet.