Selon l’entreprise américaine Cray - qui construit certains des plus puissants supercalculateurs du monde - la mise à disposition d'infrastructures de calcul haute performance sous forme de services via le cloud pourrait élargir l'accès aux entreprises qui n'ont ni le budget, ni les compétences, pour faire tourner elles-mêmes ces matériels complexes à grande échelle. Pour concrétiser son concept de « calcul intensif en tant que service », le constructeur a d'ailleurs déjà conclu un partenariat avec l’hébergeur Markley. Leur premier produit sera un Cray Urika-GX, un système combinant les éléments d’un supercalculateur avec des outils d'analyse de données préconfigurés. Et les deux partenaires envisagent déjà d’ajouter rapidement toute la gamme de solutions d'infrastructure de Cray à leur offre.
« Notre ambition est de supprimer tous les obstacles qui empêchent d’accéder à une telle technologie et à ses capacités », a déclaré Dominik Ulmer, le vice-président EMEA des opérations métiers de Cray. « Le fait de proposer l'Urika-GX dans un environnement cloud permet de réduire aussi le temps d’accès aux données et à l’analyse, dans la mesure où il n’est même pas nécessaire de passer par un processus d'approvisionnement », a-t-il ajouté. « En effet, l’entreprise n’a pas besoin de réserver cet environnement via son IT pour configurer l’Urika-GX dans son datacenter et le lancer. Elle peut louer directement le système auprès de l’hébergeur Markley ». Selon Dominik Ulmer, le directeur financier appréciera aussi la procédure puisque la solution est désormais un Opex et non plus un Capex. Et, d'un point de vue pratique, il est plus facile d'accéder aux ressources internes pour utiliser ce genre de tel système.
Les secteurs cybersécurité et finances également ciblés
Dans un premier temps, Cray compte séduire les laboratoires pharmaceutiques et génomiques. Déjà, un centre de recherche en sciences biomédicales du MIT et de Harvard appelé Broad Institute a utilisé le système pour comparer des données de patients atteints de cancer avec des données génomiques et protéomiques. Il a pu ainsi établir un lien entre la carte génomique de chaque patient et les taux de mortalité par cancer, et essayer de trouver quel serait le traitement idéal. Mais, le constructeur pense à un grand nombre d’applications dans des domaines comme la cybersécurité, les secteurs pétroliers et gaziers, les finances et bien d‘autres. « Pour l’industrie, le calcul intensif est en train de devenir un avantage concurrentiel, et les entreprises s’y intéressent de plus en plus », a expliqué le vice-président EMEA des opérations métiers de Cray. « Grâce aux supercalculateurs, elles pourront faire tourner des modèles plus gros et obtenir des résultats plus rapidement. Cela signifie qu’elles pourront résoudre des problèmes plus complexes et mettre leurs produits plus rapidement sur le marché. Elles constatent surtout que les architectures de leurs systèmes existants atteignent rapidement leur limite ».
Ces derniers mois, le marché du calcul intensif a cependant subi une baisse considérable, comme en témoignent les résultats financiers de Cray : le chiffre d'affaires du constructeur est passé de 105,5 millions de dollars au premier trimestre 2016 à 59 millions de dollars au premier trimestre 2017, avec des pertes nettes à 19,2 millions de dollars.