« Notre triple mission -intelligence, appartenance, influence- doit s'appliquer aujourd'hui sur la transformation numérique de nos entreprises » a constaté Pascal Buffard, président du Cigref et président d'Axa Technologies Services. Il s'exprimait lors de l'assemblée générale du Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises le 8 octobre 2013.
Le président de l'association a été particulièrement fier d'annoncer la création d'une chaire en collaboration avec le CNAM : l'Institut de la Transformation Numérique des Entreprises. Cet institut assurera de la formation continue courte, avec une première session en décembre 2013, ainsi que des travaux de recherche. De la même façon, les travaux académiques portés par la Fondation Cigref permettent au club de se projeter sur le long terme avec une dimension internationale. Comme l'a rappelé Bruno Ménard, vice-président du Cigref et Vice-président systèmes d'information du groupe Sanofi, la Fondation cigref mobilise 50 équipes de chercheurs dans le monde pour se projeter dans la société numérique de 2020.
Mais, si la « transformation numérique » est le grand défi emblématique à relever par les DSI, cela n'implique pas que les préoccupations plus traditionnelles sont oubliées. Ainsi, les intervenants ont également insisté sur la nécessité de sensibiliser les utilisateurs à la sécurité informatique. Cela peut se faire notamment par le biais de serious game. Les travaux du Cigref en la matière pourraient même, selon Bruno Brocheton, CIO d'Eurodisney et vice-président du Cigref, être cédés à un éditeur pour poursuivre la démarche. Le cloud computing est, quant à lui, certes vu comme inévitable mais sa dimension contractuelle reste problématique avec l'externalisation du patrimoine informationnel, notamment parfois aux Etats-Unis. Enfin, la mobilité est également un mot clé de l'année écoulée et des années à venir.
Pour une relation constructive et de co-création avec les fournisseurs
La « transformation numérique » autant que le quotidien moins excitant des DSI nécessitent le recours à de nombreux fournisseurs. La « relation fournisseurs » est un sujet fréquent pour le Cigref qui réalise de nombreux travaux et réunions sur des sujets « glamours » : licencing, pricing, pratiques commerciales (dont le livre blanc sur celles de SAP avec l'USF)... Outre l'USF (Utilisateurs de SAP Francophones), le Cigref collabore également avec le CRAI (Club des Responsables Achats Informatiques).
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Pour Jean-Marc Lagoutte, vice-président du Cigref et DSI groupe de Danone, « nous avons besoin de co-créer la révolution numérique avec nos fournisseurs mais sans complaisance. Nous n'oublions pas qu'ils n'ont parfois qu'une avance très réduite sur les entreprises utilisatrices. » La transformation numérique, selon lui, est une transformation globale et doit donc être pilotée par le Comité Exécutif. Mais elle secoue autant les entreprises utilisatrices que les fournisseurs. « Ceux qui ne réussiront pas leur révolution numérique disparaîtront » pronostique Jean-Marc Lagoutte. Pour réussir, la collaboration fournisseurs-utilisateurs doit adopter une démarche de co-création.
La transformation numérique, un fait de civilisation
Bernard Duverneuil, vice-président du Cigref et DSI du groupe Essilor, a insisté sur trois convictions faisant consensus au sein de l'association autour du développement d'une « culture numérique ». La première est que l'information, dans cette transformation, doit être partagée pour créer une intelligence collective. La deuxième est que le management doit lui aussi se transformer pour aboutir à des relations avec une moindre hiérarchie mais davantage d'échanges et de reconnaissance entre pairs. De ce fait, la troisième conviction, est que la confiance est et sera de plus en plus une valeur clé. Pour Georges Epinette, DOSI du Groupement des Mousquetaires et vice-président du Cigref, la transformation numérique aboutit donc à un « fait civilisationnel ».
Cette transformation étant si profonde que nul ne peut l'appréhender globalement, il faut par conséquent accepter l'idée de tester avec le risque d'échouer. « Mais il ne faut pas transformer le test and learn avec le le test and burn » a averti Bernard Duverneuil. Georges Epinette a alors rappelé une idée de bon sens : « il ne faut pas faire du numérique parce qu'il le faut mais selon une vraie recherche de valeur d'usage. »
Un programme 2013-2014 chargé
Cette transformation numérique des entreprises ne se fera nécessairement que par petites touches. Et il faut donc, comme jadis les systèmes d'information, assurer l'alignement stratégique de cette transformation sur la stratégie globale de l'entreprise. La transformation de l'entreprise implique donc celle de la DSI et vice-versa avec, notamment, une vraie problématique de gestion des ressources humaines et des compétences.
Autrement dit, comme l'a résumé Bruno Brocheton, CIO d'Eurodisney et vice-président du Cigref : « il faut contribuer au business par la gouvernance numérique ».
Tous les travaux du Cigref font bien sûr l'objet de publications. A l'occasion de l'AG, trois nouvelles publications ont été dévoilées sur des sujets clés du moment : la vision des grandes entreprises sur le Big Data, les défis pour la GRH de la transformation numérique des entreprises et enfin le scénario d'un serious game sur la sécurité numérique.
Le Cigref veut accélerer la transformation numérique des entreprises
Le Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises a tenu son assemblée générale le 8 octobre 2013. Au-delà de l'habituel aspect « bilan et perspectives » de ce genre de manifestations, cette AG a surtout porté sur la transformation numérique des entreprises.