« Depuis 2010, le Cigref affirme que le numérique est facteur de croissance pour les entreprises mais ce qui est aujourd'hui banal ne l'était pas à l'époque » a rappelé Pascal Buffard, président réélu du Cigref [en photo], lors de l'Assemblée Générale de cette association, le 20 octobre 2014. Jean-François Pépin, délégué général, s'est réjouit pour sa part que « le Cigref a été le premier à parler d'entreprise numérique ». A l'époque, un travail de fond avait commencé sur la vision de l'entreprise en 2015. Comme ce temps est advenu pour de bon, le Cigref s'est penché depuis un an sur l'horizon 2020 et il en a tiré un ouvrage sur la transformation numérique des entreprises. Par ailleurs, l'association a profité de l'événement pour tirer le bilan des réflexions menées dans ses groupes de travail par les DSI et autres collaborateurs des entreprises membres ainsi qu'au sein de la Fondation Cigref avec des chercheurs du monde entier.
Ces travaux ont été largement commentés au cours de la soirée de clôture de l'AG du Cigref. Jean-Marc Lagoutte, DSI groupe de Danone, a ainsi insisté : « la refonte du modèle économique lié à la transformation numérique avec le carburant des données doit être décidée au niveau du Comité Exécutif car celui-ci est responsable de la pérennité de l'entreprise. » Cette transformation se fait souvent sous la contrainte et le numérique est alors vu comme une menace au lieu d'être regardé comme une opportunité. « La clé est la e-transformation des dirigeants » a jugé Jean-Christophe Lalanne, DGSI d'Air France KLM. Pour Marc Lagoutte, l'entreprise numérique « a besoin de collaborations au sein d'un écosystème de partenaires ».

Data et agilité au coeur des préoccupations des DSI

Pour mener de tels partenariats, la confiance est un ciment essentiel. Cette confiance est également une composante majeure dans l'exploitation de la donnée, le carburant de la transformation numérique. Ces données, surtout lorsqu'elles sont personnelles, doivent en effet être collectées et traitées de manière conforme à la réglementation, donc avec l'autorisation des personnes concernées. La confiance nécessite en particulier la maîtrise du cycle de vie de la donnée. Tirer partie de ces données, notamment le Big Data, implique également d'identifier la valeur liée à telles ou telles données.
Le flot de données n'est pas près de se tarir : les objets connectés, les drones, etc. contribuent aussi à la révolution numérique des entreprises comme l'a rappelé Patrick Hereng, DSI groupe de Total. Pour ne pas être débordé et tirer profit de la révolution numérique, le premier commandement a été rappelé par Hubert Tournier, DOSI adjoint du Groupement des Mousquetaires : « la gouvernance du numérique doit se faire a priori et pas a posteriori, c'est à dire trop tard. »