Mark Papermaster sera finalement resté peu de temps chez Apple. Autorisé à venir travailler pour la firme à la pomme en avril 2009, ce vétéran d'IBM quitte son poste de vice-président de l'ingénierie pour l'iPhone et l'iPod, a révélé le New York Times. L'information a été confirmée au journal par le porte-parole d'Apple, Steve Dowling, lequel a précisé que ses fonctions seraient dorénavant assumées par Bob Mansfield, vice-président d'Apple pour l'ingénierie informatique. La biographie de Mark Papermaster et sa photographie avaient déjà été enlevées du site web d'Apple depuis mardi dernier, comme l'indique le cache de Google à propos de cette page désormais introuvable. Steve Dowling n'a pas dit si ce départ était lié ou non aux problèmes de réception constatés sur l'iPhone 4 lors de sa sortie et aux problèmes qui ont suivi.
Une arrivée mouvementée
Mark Papermaster avait d'abord rejoint Apple en octobre 2008, après 26 années passées chez IBM où il avait consacré la majeure partie de son temps à concevoir des processeurs, jusqu'à devenir vice-président pour le développement de la technologie des microprocesseurs. A l'époque, il n'avait pu commencer à travailler immédiatement pour la firme de Cupertino : en effet, cinq jours après son départ, IBM avait déposé une plainte fédérale au motif que Mark Papermaster avait signé un accord de non-concurrence et faisait valoir que si celui-ci travaillait pour Apple, cela « causerait un préjudice irréparable » à son ancien employeur. En janvier 2009, Apple et IBM parvenaient à un accord autorisant Mark Papermaster à démarrer son contrat avec Apple à partir du mois d'avril suivant. Dans ses fonctions, il est rapidement amené à superviser l'ingénierie de deux des quatre produits phares d'Apple les plus porteurs en matière de revenu pour l'entreprise : l'iPhone et l'iPod qui, au second trimestre 2010, généraient 44% du chiffre d'affaire total d'Apple.
Un départ qui fait suite aux problèmes de l'iPhone 4
Le départ de Mark Papermaster a déclenché une série de spéculations laissant entendre qu'il s'agirait d'une conséquence de ce que Steve Jobs, le patron d'Apple, a désigné sous le nom d'Antennagate le mois dernier.  Peu de temps après le lancement des nouveaux iPhone 4, fin Juin, les acheteurs se plaignent de chutes de signal et d'appels interrompus sur le dernier iPhone, notamment lorsque l'appareil est tenu en main d'une façon qui couvre l'antenne externe. Celle-ci avait était mise en avant et présentée comme un choix de conception et une nouvelle caractéristique pour le populaire smartphone d'Apple. Quelques jours plus tard, le magazine Consumer Reports publie un test de l'iPhone 4 qui ne recommande pas l'appareil aux utilisateurs en raison de ces problèmes de réception d'antenne. Lors d'une conférence de presse organisée à la hâte, Steve Jobs déclare finalement qu'Apple fournira gratuitement au mois de septembre des coques aux propriétaires d'iPhone 4 permettant de résoudre le problème. [[page]]Mais de nombreux utilisateurs ont jugé la réponse initiale d'Apple, qui invitait dans un premier temps les utilisateurs à acheter une coque ou à tenir l'iPhone en évitant de toucher une encoche située sur le côté gauche en bas du téléphone, un peu légère.
Pas assez de blue-jeans dans sa garde-robe ?
Patrick Kerley, expert en stratégie dans le domaine numérique chez Levick Strategic Communications, une entreprise spécialisée dans la gestion des crises, a déclaré que dans cette affaire Apple s'était pris « les pieds dans le plat », lui attribuant une mauvaise note dans sa manière de traiter le problème. Même si cela est passé inaperçu à l'époque, Mark Papermaster n'était pas présent lors de la conférence de presse qu'Apple a donné le 16 juillet. C'est Bob Mansfield, vice-président senior, responsable de l'ingénierie pour les Mac qui a endossé ses responsabilités et s'est joint à Steve Jobs et à Tim Cook, le directeur opérationnel d'Apple, pour répondre aux questions des journalistes.
Si la plupart des observateurs associent le départ de Mark Papermaster avec l'Antennagate, Brian Marshall, analyste chez Gleacher & Company, ne pense pas que ce soit le cas. Selon lui, il s'agit plutôt d'une question de culture d'entreprise. Celles d'Apple et d'IBM sont très différentes. « IBM est connue pour ses manières très traditionnelles, tandis qu'Apple est beaucoup plus décontractée », rappelle-t-il. Et Mark Papermaster a travaillé pendant plus de 25 ans pour un groupe très structuré. Selon Brian Marshall, on a peut-être jugé « qu'il n'avait pas assez de tee-shirts et de blue jeans dans son vestiaire. »