Le château de Versailles vient tout juste de se lancer sur Tiktok. Pour les grands sites touristiques privés de visiteurs internationaux par le covid-19, tout est bon pour garder le lien. Mais comment garder son standing dans un réseau plutôt ciblé vers les très jeunes, avec un mode de communication musical où le menuet est rarement au programme.
Versailles reste prudent
Versailles tente plusieurs publications. Si la visite de la galerie des glaces à vitesse grand V au son d’une musique typiquement Tiktok est un brin perturbante, elle est clairement adaptée au médium. Des zooms lents et calmes sur la remise à l’heure des horloges ou le métier de doreur, ou une visite par drone vue du ciel rassureront sans nul doute les amoureux plus traditionnels du château. Lancé en novembre, le compte a aussi participé à l’opération Movember (sensibilisation aux maladies masculines) en partageant les nombreux personnages moustachus liés à l’histoire du lieu. Depuis la pandémie, le château a testé plusieurs outils de marketing en ligne, comme les visites virtuelles avec son conservateur ou ces Expodcasts d’immersion dans son centre de musique baroque.
Les Offices et le Prado immergés
Parmi les grands sites touristiques dans le monde, peu ont déjà osé l’aventure Tiktok. Bloomberg évoque ainsi le Rijksmuseum à Amsterdam, le Prado à Madrid et le Musée des sens à Bucarest et les Offices à Florence. Tous ont adopté les couleurs du réseau chinois en matière d’animation, de fonds sonore, de format vidéo. Le musée toscan a pris un parti assez radical en confiant même les rênes de son compte à un spécialiste du réseau. Résultat, 63 000 followers et 425 000 likes. Versailles reste de son côté encore très prudent. Gageons néanmoins que ses 2500 followers et 20000 likes à l’heure où nous écrivons, gonfleront rapidement. Mais difficile de savoir si pour ces institutions, le jeu en vaut vraiment la chandelle.