Les fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, abandonnent leurs postes de CEO et président d’Alphabet, maison mère de Google, et laissent les commandes à Sundar Pichai. Ce dernier cumule donc désormais les postes de CEO d’Alphabet et de Google. Fondateurs et actionnaires majoritaires, Larry Page et Sergey Brin conservent pour leur part leur siège au conseil d’administration d’Alphabet mais ils n’auront plus de fonctions de supervision au sein de l'entreprise qu'ils ont créée en 1998, devenue un groupe tentaculaire de plus de 100 000 personnes, les activités de Google pesant toujours l'essentiel des 137 milliards de dollars générés en 2018 (le chiffre d'affaires d'Alphabet atteint déjà 116 Md$ sur les 9 premiers mois de 2019). Sundar Pichai, 47 ans, est arrivé à la tête de Google il y a un peu plus de 4 ans, en août 2015, lors de la réorganisation qui avait conduit à la création d’Alphabet, holding chapeautant plusieurs filiales opérant de façon indépendante dont Google. Il avait auparavant occupé plusieurs postes clés dans le groupe de Mountain View.
« Il est temps de simplifier notre structure de management », expliquent les deux fondateurs dans une lettre. « Nous ne sommes pas de ceux qui s’accrochent à leurs rôles de management si nous pensons qu’il y a une meilleure façon de faire fonctionner l’entreprise. Et Alphabet et Google n’ont plus besoin de deux CEO et d’un président ». Sundar Pichai sera donc le responsable exécutif responsable de la direction de Google et il gèrera les investissements d’Alphabet au sein du portefeuille des autres filiales, couramment désignés sous le terme d’Other Bets. Même si l’annonce prend un peu de court, ce n’est pas vraiment une surprise car Larry Page n'intervenait presque plus sur le devant de la scène depuis la restructuration de 2015 et Sergey Brin encore moins.
De son côté, Sundar Pichai affirme que cette nomination aura peu d’impact sur le fonctionnement quotidien de Google et n’affectera pas la structure d’Alphabet. « Je continuerai à être très concentré sur Google et sur le travail en profondeur que nous réalisons pour repousser les frontières de l’informatique et construire un Google plus utile pour tout le monde ». Le CEO endosse ces responsabilités globales à un moment où l’entreprise fait face à des oppositions au sein de ses équipes qui portent un regard critique sur certains pans de son activité.