En direct de Lyon. Beaucoup de monde lors de la journée Entreprises du futur à la Cité internationale de Lyon ce 18 janvier. Plus que les années précédentes. Environ 6000 entrepreneurs étaient présents pour la troisième édition de l'événement, qui a été l'occasion pour certains de faire des annonces. DS Automobiles et sa nouvelle voiture de luxe DS7 Crossback, Berthelet et son offre de mobilité autonome en entreprise avec Navya... En tout, pas moins de dix lancements de produits, technologies ou partenariats qui ont été lancés à cette occasion.
Parmi les grandes annonces, HP a officialisé un partenariat mondial avec le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) concernant sa technologie d’impression 3D HP Multi Jet Fusion. « C'est un partenariat de R&D et d'industrialisation », explique Pierre-Victor Sabatier, directeur du channel de l'impression 3D pour HP France. « On va faire de la R&D ensemble, du développement applicatif pour trouver des solutions concrètes pour les industriels. » Cette collaboration devrait permettre d'améliorer les procédés d'impression, l'utilisation de nouveaux matériaux (métaux, céramique...) ou le post-traitement pour rendre les objets imprimés plus lisses qu'ils ne le sont aujourd'hui. HP va fournir une machine à l'organisme de recherche et les deux entités vont investir ensemble financièrement et humainement dans les projets d'amélioration de la technologie Multi Jet Fusion. La partie recherche sera installée à Grenoble et n'aura pas pour but d'inventer de nouveaux produits mais de répondre à des besoins précis d'industriels.
HP a annoncé son entrée sur le marché de la 3D en 2014 et a lancé son premier produit début 2017. « Le marché de la production industrielle mondiale aujourd'hui c'est 12 000Md$ » nous indique Pascale Dumas, PDG de HP France. « Notre objectif c'est d'attaquer ce marché et d'arriver avec des solutions innovantes qui vont transformer complètement le monde de la production ». Le fabricant s'est donc allié avec des industriels (BMW et Nike) et des chimistes (BASF, Arkema, etc.) pour développer sa technologie dont « l'objectif est de faire de la série » indique Pascale Dumas.
Un parc de 300 machines dans le monde
L’imprimante actuelle - la Jet-Fusion 4200 - permet de fabriquer des pièces thermoplastiques en série (semelles de chaussures, pièces automobiles, etc.). Pierre-Victor Sabatier indique que cet apport de la répétabilité dans l’impression 3D n’est pas présent chez la concurrence. Selon la taille des pièces produites, la Jet-Fusion 4200 peut produire des séries de 5000 à 180 000 pièces. Le temps de fabrication est d’environ 12 heures par un bac de poudre plastique, plus 12 heures supplémentaires de refroidissement et nettoyage. Cette dernière étape met en moyenne quatre fois plus de temps avec d’autres technologies. Aujourd’hui, HP dispose de 300 machines dans le monde dont la moitié en Europe.
Le refroidisseur de l'imprimante HP Jet-Fusion 4200 met 12 heures à refroidir et nettoyer les pièces. Soit quatre fois moins de temps qu'avec les technologies actuelles. (Crédit : N.C.)
HP annoncera le lancement, en février, de machines plus compactes et amenant la couleur destinées aux concepteurs pour le prototypage. D’autres matériaux seront mis à disposition également. Pas encore de métal donc, mais trois matériaux réutilisables : le PA 11, le PA 12 chargé en billes de verre et le polypropylène. Enfin, en mars prochain, une nouvelle version de la HP 3D Jet-Fusion 4200, la 4210, sera commercialisée. L’imprimante est censée diminuer les coûts d’exploitation globaux jusqu’à moins 65% par rapport à la concurrence et augmenter les capacités de production. Cette version améliorée doit aussi inclure des mises à niveau matérielles et micrologicielles des systèmes Jet Fusion actuels pour permettre un fonctionnement en continu.