La Google car devrait non seulement stimuler la recherche en robotique, mais aussi l'industrie des semi-conducteurs. En effet, selon les chercheurs du cabinet d'analystes IHS, les ventes de microcontrôleurs et de processeurs pour l'industrie automobile, respectant les normes de sécurité et d'intégrité en vigueur pour la sécurité routière, devraient passer de 69 millions de dollars l'an dernier à près d'un demi-milliard de dollars d'ici 2020. Les analystes d'IHS pensent également que d'ici 2020, les recettes liées à la vente de capteurs pour des applications autonomes, les capteurs optiques par exemple, seront multipliées par 7.
« Google fait un bond en avant avec ce véhicule totalement autonome, lequel ne nécessite aucune intervention humaine, que ce soit pour la direction, l'accélération ou le freinage », a déclaré IHS dans un communiqué. « Cette avancée technologique va stimuler la demande en semi-conducteurs au cours des 5 à 6 prochaines années. Contrairement aux modèles actuels où le conducteur peut reprendre la main, le véhicule de Google est totalement autonome et dépend entièrement de ses capteurs, de ses circuits intégrés et des algorithmes qui tournent dans ses boitiers de contrôle électronique », ajoute le communiqué. « Il faut beaucoup plus d'algorithmes et de processeurs pour permettre à ce véhicule sans conducteur de fonctionner sans aucune intervention humaine ».
 Des ventes significatives dans une dizaine d'années
Pour Patrick Moorhead, analyste chez Moor Insights & Strategy, les projections d'IHS semblent solides, même si on ne sait pas encore à quel moment les voitures autonomes de Google seront commercialisées. « Cette prévision est raisonnable compte tenu du fait que tous les véhicules milieu et haut de gamme sont aujourd'hui équipés de caméras », a déclaré l'analyste. « Dans une dizaine d'années, la vente de voitures autonomes sera en plein boom. Il faut aussi avoir à l'esprit que Google n'est pas le seul à travailler sur des voitures sans conducteur. Chaque gros constructeur automobile dispose déjà de son prototype de voiture sans conducteur ». Quel que soit le degré d'autonomie, ces véhicules auront besoin de nombreux processeurs pour fonctionner. « Pour produire une bonne voiture sans conducteur, il suffit de l'équiper d'un petit superordinateur, pas forcément dernier cri », a déclaré Patrick Moorhead. « À quoi il faut ajouter un grand nombre de caméras de différents types pour que la voiture puisse tout « voir ». Enfin, elle doit être capable de traiter les données en temps réel pour reconnaître les objets et déterminer un plan d'action immédiat. Il faut donc beaucoup de processeurs pour traiter ces algorithmes, ce qui n'est pas le cas des véhicules avec conducteur ».
Voilà plusieurs années que Google travaille sur le développement d'une voiture autonome et l'entreprise a déjà testé ses prototypes sur route et même en agglomération. La semaine dernière, Google a fait la démonstration de son projet de véhicule électrique autonome sans volant, sans accélérateur et sans freins, c'est à dire sans aucun moyen pour l'homme d'intervenir. À cette occasion, les dirigeants de Google ont même fait un appel du pied à l'industrie automobile de Detroit pour engager des partenariats.