La virtualisation chamboule aussi les pratiques de sauvegarde
Ce qui fonctionne pour sauvegarder un serveur physique et son applicatif ne marche plus sur un système où s'entassent des machines virtuelles.
Face un serveur physique qui fait tourner une petite dizaine de serveurs virtuels, les approches traditionnelles de sauvegarde montrent leurs limites. La démarche qui consiste à réaliser une sauvegarde pour un serveur ne fonctionne plus lorsqu'une machine héberge plusieurs environnements qui peuvent différer du tout au tout.
En milieu virtuel encore en phase de maturation, on en est aussi à la phase de tâtonnement sur les sauvegardes. Selon le Gartner Group, trois approches valent la peine que l'on s'y intéresse. La plus fréquente est d'installer un agent par machine virtuelle (VM) et de s'appuyer ensuite sur l'arsenal traditionnel utilisé pour les sauvegardes. La deuxième consiste à utiliser des images des VM prises au quotidien ou des snapshots (instantanés) des volumes. La troisième fait appel à une fonctionnalité intégrée à VMware, VCB (VMware consolidated backup), qui procède à des sauvegardes par incrément régulier.
La méthode par agent se heurte à des limites de volume et de licences. Réaliser une sauvegarde complète par VM implique la gestion de volumes énormes et réclame souvent une licence logicielle par VM. De plus, cette méthode manque de souplesse. Elle prive les administrateurs de granularité dans leur démarche.
Mirroring intelligent en poupe
Pour l'avenir, ce sont les politiques de mirroring intelligent qui semblent avoir le vent en poupe. L'idée consiste à établir un miroir des VM et à y appliquer des algorithmes de déduplication afin de gagner de l'espace. C'est ainsi que procède la DSI en charge d'un laboratoire de recherche biologique d'UCLA. Elle utilise pour ce faire SnapShot et SnapMirror de Network Appliance.
Il reste aussi la solution de mettre en place des outils de sauvegarde permanents. Cette pratique, rare en environnement Windows, tant par manque d'utilité pratique que pour des raisons de limitations techniques de Windows Server, bénéficie d'un regain d'intérêt dès lors que l'on envisage de travailler sur une configuration qui fait tourner l'ensemble des applications d'un site. Il convient alors de se tourner vers des outils comme vRanger de Vizioncore ou esXpress de PDH Technologies.
Quel que soit le choix ou le panachage choisi, le Gartner Group souligne bien que la virtualisation ajoute aussi, dans le cas de la sauvegarde, une dose de complexité supplémentaire.