La vie privée de Larry Page décortiquée grâce à Maps, Earth et View
Aux grands maux les grands remèdes, se sont probablement dit les responsables du NLPC (National Legal and Policy Center), un organisme spécialisé dans la défense de l'éthique dans la vie publique, après que Google a fait part du peu d'attachement qu'il porte à la notion de vie privée sur le Web. A un couple qui reprochait au moteur de recherche d'avoir mis en ligne des clichés représentant le domicile familial, le pantagruélique groupe californien a répliqué que « même en plein désert, la vie totalement privée n'existe plus. »
Forts contrarié par cette assertion, le NLPC a décidé de prendre Google a son propre jeu et d'illustrer, en utilisant les outils mis en ligne par le moteur, le danger potentiel qu'ils représentent. Les tenants de l'éthique ont ainsi concocté un PDF de sept pages fourmillant de détails sur la vie quotidienne d'un « haut dirigeant de Google », dont l'identité n'a pas été révélée. Selon le site Valleywag, il s'agirait de Larry Page, le co-fondateur de Google.
Dans un premier temps, on apprend que le ponte vit dans une spacieuse villa de Palo Alto, dont on peu voir la façade grâce à une photo issue de View Street. Une vue aérienne, via Google Earth, confirme que la demeure est luxueuse : patio intérieur, piscine, parc paysager, rien ne manque. Dans un souci du détail, le NLPC indique même que 253 mètres séparent la grille d'entrée de la porte de la maison. Pratique pour d'éventuels monte-en-l'air, qui s'apercevront qu'une partie de leur travail est ainsi pré-machée. Ils n'auront par exemple aucune difficulté pour reconnaître la voiture du maître des lieux grâce au cliché - une nouvelle fois issu de View Street - sur lequel la plaque minéralogique est parfaitement visible.
Car jacking, mode d'emploi
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Et si nos malfaiteurs préfèrent les joies du 'car jacking' à celles de la cambriole, il leur suffira, pour commettre leur larcin, de se positionner le long du trajet emprunté quotidiennement par l'un des patrons de Google. La tâche sera facilitée par la photo aérienne présentée dans le document du NPLC : la route séparant la résidence de la potentielle victime de son lieu de travail y est clairement identifiée et l'itinéraire détaillé. On apprend que le chemin mesure 7 kilomètres et que 11 minutes suffisent pour aller du domicile au bureau. Les internautes les plus vils auront même, grâce au NLPC, le loisir de sélectionner les points stratégiques pour intercepter le véhicule du 'top executive' : les carrefours imposant l'arrêt par des Stops ou des feux rouges sont tous répertoriés et photographiés.
La voie suivie par le NLPC est certes contestable et ne manquera certainement pas de faire grincer de nombreuses dents. Certains objecteront sans doute qu'il est vain de s'en prendre à Google, dont le seul tort pourrait être d'avoir mis en ligne des outils autorisant une incursion dans la vie privée de tout le monde, ou presque. Certes, rétorqueront les autres, Google ne désire évidemment pas jouer les Big Brother : il n'est qu'un éditeur et n'a pas d'autre but que de gagner de l'argent. Cependant, la froideur - voire le cynisme - qui entoure sa conviction (« la vie totalement privée n'existe plus ») n'en est pas moins stupéfiante. Et a servi de détonateur pour qu'explose la colère du NLPC.