La tension monte entre Oracle et la Commission européenne
La Commission européenne a jugé "facile et superficielle" la critique faite lundi soir par Oracle en réaction à la 'communication des griefs' qu'elle lui avait adressée dans la journée à propos de son rapprochement avec Sun Microsystems. La Commission y exposait que le rachat de Sun par Oracle pourrait fausser la concurrence sur le marché des bases de données.
Oracle est numéro un sur ce marché, devant ses rivaux IBM et Microsoft. L'absorption de Sun lui donnerait un produit Open Source qui prend des parts de marché aux trois principales bases de données. « En dépit du caractère Open Source de MySQL, Oracle serait le détenteur exclusif des droits d'auteur sur le code de MySQL, ce qui rend difficile pour ses concurrents d'en faire ce qu'ils veulent », a réagi mardi 10 novembre Jonathan Todd, le porte-parole de la Commission sur les questions de concurrence. « Alors qu'Oracle est le premier fournisseur de bases de données propriétaires, MySQL est le premier fournisseur de bases Open Souce et une force particulièrement importante sur le marché aujourd'hui », a-t-il ajouté.
Réagissant à la communication des griefs de Bruxelles lundi soir, Oracle a insisté sur le fait que le rapprochement avec Sun « ne réduisait pas la concurrence », ajoutant même que les familiers du monde Open Source savaient bien que MySQL ne pouvait être contrôlé par personne : « C'est l'essence même de l'Open Source ».
La semaine dernière, des proches d'Oracle avaient confié que l'éditeur se préparait à un combat agressif, si Bruxelles mettait son veto au rachat.