Selon l’étude menée par le cabinet de conseil PWC auprès de 244 professionnels de la supply chain à travers le monde sur les tendances numériques du secteur, 80% des sondés se disent insatisfaits des investissements technologiques liés à leur métier. En outre, l’enquête révèle que les entreprises se heurtent à deux autres obstacles que sont les difficultés de recrutement de candidats formés au digital et la rétention de ceux déjà présents.
« Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les entreprises ne voient pas de retour sur investissement dans ce domaine, explique Matt Comte, responsable de la transformation des opérations chez PwC. La supply chain est un système complexe avec des parties prenantes à la fois internes et externes à l’entreprise. Les solutions ponctuelles mises en œuvre ne résolvent pas le problème dans son ensemble » . Pour le consultant, des décisions optimales en matière de logistique, de livraison et d’entreposage imposent « une approche intégrée qui couvre de nombreux ensembles de données et processus différents ».
Un manque de formation numérique des employés
En ce qui concerne les ressources humaines, seuls 23% des sondés estiment que leurs employés disposent des compétences numériques nécessaires pour atteindre les objectifs de digitalisation de la supply chain. Or, selon Matt Comte, ce type de profil est indispensable pour rentabiliser l’investissement technologique d’une entreprise. « Les sociétés d’aujourd’hui ont besoin de salariés avec des compétences techniques et fonctionnels, ainsi que d’une plateforme technologique solide et d’ensembles de données de qualité pour réussir la digitalisation de leurs opérations de supply chain, déclare-t-il. Les professionnels du secteur doivent travailler avec les DSI ou les data scientists pour créer des modèles d’IA qui identifient les connaissances stratégiques nécessaires », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, selon l’étude, trouver des employés avec à la fois des capacités de collaboration et une compréhension du métier et de la technologie constitue un défi majeur. Cependant, selon Matt Comte, les entreprises peuvent le relever en utilisant efficacement les plateformes des hyperscalers et fournisseurs de logiciels afin de garantir une efficacité maximale dans la collecte, l’analyse et la modélisation de données et ainsi générer davantage de connaissances stratégiques.
En outre, les entreprises logistiques rencontrent également des difficultés à retenir les salariés compétents pour accompagner ces projets. 48 % des sondés déclarent être confrontés à des contraintes budgétaires liées aux coûts de ces derniers et près de 58 % indiquent que leur turn-over dans la supply chain est supérieur à la normale.
Le cloud et le no-code contribuent à la digitalisation de la supply chain
Enfin, les clouds industriels combinés aux marketplaces de données, aux échanges de données ainsi qu’à l’utilisation de plateformes low code et no code peuvent aider les entreprises. Cependant, à long terme, ces actions ne permettront pas de pallier le manque de compétences des salariés et un remaniement des effectifs actuels pourrait être nécessaire.
« Les directions générales doivent réaffecter les ressources humaines disponibles en fonction des problèmes actuels de l’entreprise », résume Matt Comte, ajoutant que certains processus et tâches peuvent être pris en charge par la RPA (robotic process automation) oul’IA, afin de libérer des employés des tâches répétitives et de les former pour répondre aux objectifs futurs.