Discrète, la start-up xAI lancée par Elon Musk en début d’année prend de la hauteur. Un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) indique que la société spécialisée dans l'IA cherche à lever 1 Md$ de financement auprès d'investisseurs en actions. Le document révèle également que la jeune pousse a déjà levé près de 134,7 millions de dollars. Il est par ailleurs précisé que « l'émetteur a conclu un accord contraignant et exécutoire pour l'achat et la vente du montant total restant à vendre indiqué ci-dessus ». Cela pourrait vouloir dire que la totalité de la somme recherché a d'ores et déjà été réunie. Et si l'on ne connait pas les noms des investisseurs, on sait toutefois, via ce document, qu'ils sont au nombre de 4. Pour rappel, le patron de Twitter a créé la société officiellement le 9 mars derniers. « Un certain nombre de personnes investissent dans ce projet [...] il est réel et les gens sont enthousiastes » avait, à l’époque, déclaré une source proche du dossier.
Pour ce projet d'IA, Elon Musk aurait obtenu des milliers d'accélérateurs GPU et aurait également recruté des ingénieurs de laboratoires d'IA de premier plan, notamment issus de DeepMind. A travers cette entreprise, l’homme d’affaires compte bien concurrencer OpenAI, créé en 2015 et dont il est l'un des co-fondateurs. Aux manettes de cette société, Elon Musk compte bien la diriger comme il l’entend. En novembre, il a ainsi annoncé que xAI a vocation à « comprendre la vraie nature de l’univers ». Dans un post sur Twitter (devenu X), il avait également précisé « demain, xAI présentera sa première IA à un groupe sélectionné » et d’ajouter « A bien des égards, c’est la meilleure qui existe ».
Grok, le rival pas si effrayant de ChatGPT
En début du mois dernier, xAI a dévoilé Grok, « Une IA conversationnelle pour comprendre l’univers ». Dans un billet de blog, l’équipe qui travaille sur ce LLM indique : « Grok est une IA inspirée du Guide du voyageur galactique (NDLR : livre de science-fiction de Douglas Adams), destinée à répondre à presque tout et, plus difficile encore, à suggérer les questions à poser ! ». Toutefois, ce LLM présente quelques points de différence avec ses semblables. Ainsi, « Grok est conçu pour répondre aux questions avec un peu d'esprit et a un côté rebelle, alors ne l'utilisez pas si vous détestez l'humour ». L’outil est également alimenté par la plateforme X en temps réel et peut également « répondre à des questions "épicées" qui sont rejetées par la plupart des autres systèmes d'IA ».
Une formulation qui peut surprendre, notamment après les déclarations d’Elon Musk faites au sujet de l’IA générative. Ce dernier avait en effet appelé, aux côtés d’autres chercheurs et personnalités de l’écosystème IA, à mettre sur pause durant six mois les recherches sur l’IA générative et plus exactement « l’entraînement des modèles plus puissants que GPT-4 ». Cette pause était justifiée par le fait que ces systèmes « peuvent présenter des risques profonds pour la société et l'humanité ». Un moyen de gagner du temps sur ses concurrents ? Le fait est que la start-up xAI a continué à travailler d'arrache-pied pour rattraper son retard sur le marché durant ces derniers mois.
Attirer les investisseurs à la fois vers X et xAI
Cette société est également une manière d’attirer les investisseurs dans la toile d’entreprises qu’il tisse. Ainsi, le 19 novembre il précise sur X que « Les investisseurs [de X, ndlr] Corp détiendront 25 % de xAI ». Car, si l’intelligence artificielle attire, le réseau social est en perte de vitesse et d’attractivité depuis que le milliardaire s’en est emparé. Les annonceurs, au fait de la désinformation qui circule de façon massive sur le réseau social ont notamment déserté. Elon Musk doit donc faire preuve de créativité pour trouver d’autres sources de financement. Pour l’heure, il semble que la direction prise par le patron de X soit semée d’embûches comme le relatent nos confrères d’Axios.