« Mettre en œuvre un projet IoT dans une entreprise ou au sein d’une collectivité, s’est se lancer dans un puzzle complexe. Il faut prendre en compte des enjeux écologiques et économiques mais surtout il faut faire face à des nombreuses questions d’ordre technologique (choix des capteurs, des réseaux, de l’architecture ou encore de la plateforme de gestion des données) » indique Mickaël Charrier, dirigeant et fondateur d’Optimiz Network. Après 10 ans dans les télécoms, ce dernier s’est tourné vers l’IoT, afin d’en démocratiser les usages. Début 2021, la start-up Optimiz Network voit ainsi le jour à Saint-Etienne (dpt 42). Avec pour objectif d’accompagner ses clients sur la conception et le déploiement de solution IoT, la jeune pousse propose des services clés en main ou bien à la carte selon la maturité technique du donneur d’ordre.
« L’IoT est un formidable outil d’optimisation dans les organisations en apportant de nouvelles données. C’est cette donnée qui intéresse véritablement nos clients, nous créons donc pour eux une couche d’abstraction sur toutes les briques techniques intermédiaires », poursuit Mickaël Charrier. Optimiz Network a donc développé une interface de supervision permettant de centraliser différentes données provenant de sources très variées, à l'instar de parcs de capteurs. Pour répondre à tous les besoins, la jeune pousse a rendu sa plateforme - disponible en mode SaaS ou on-premise - interopérable à l’aide d’API, « notamment pour apporter une gestion beaucoup plus fine des données dans des applicatifs métiers » précise Mickaël Charrier. A ce jour, l’entreprise indique que le sujet du monitoring énergétique est l’une des préoccupations des clients.
Entreprises et collectivités, toutes concernées par la transition énergétique
« Avec la crise de l’énergie que nous traversons et qui va se poursuivre dans les années à venir, nous déployons des solutions qui permettent de collecter toutes les données utiles sur le volet énergétique (télérelève de compteur, sous-comptage, consommation par équipement, etc.). Cela s’inscrit d’ailleurs dans le cadre des décrets en vigueur (décret tertiaire, BACS, etc.) » poursuit le dirigeant. L’Etat a d’ailleurs mis en place plusieurs aides financières afin d’aider les entreprises à mettre en place ce type de système, tels que les certificats d'économies d'énergie (CEE). La mise en place d’un monitoring énergétique permet par ailleurs de faire rapidement entre 10 et 15 % d’économie sans aucun investissement. Côté coûts, Mickaël Charrier se veut rassurant. « Un projet IoT ne coûte pas nécessairement beaucoup d’argent, le matériel est aujourd’hui très abordable, la mise en œuvre utilise très souvent des réseaux radio donc nous dispense de grosses installations filaires. Quant à la gestion des données, il y a différents modèles économiques mais le plus souvent il y a des coûts récurrents à prévoir (hébergement des données, plateforme, etc.). Comme pour tout projet, on peut calculer un ROI et lorsque le projet a été bien pensé dès la conception, le gain est généralement très rapide (entre 6 mois et 2 à 3 ans maximum selon les projets) ».
Avec sa plateforme, Optimiz Network centralise l'ensemble des données provenant d'un parc de capteurs. (Crédit : Optimiz Network)
Au-delà de l’aspect purement économique, ce dirigeant note d’autres bénéfices : un gain sur la santé avec les mesures de qualité de l’air intérieur ou encore de détection de radon mais aussi le gain environnemental lors de la diminution des consommations énergétiques d’un site industriel. Optimiz Network s’adresse aussi bien aux organisations privées que publiques. « Nous avons travaillé pour des entreprises qui gèrent des bâtiments (bailleurs, gestionnaires de parc bâti, etc.) ainsi que des entreprises industrielles qui sont bien souvent de gros consommateur d’énergies. Côté public, nous accompagnons quelques collectivités qui sont très sensibles à ces nouvelles technologies dans le cadre de projet de territoires durables et connectés » affirme Mickaël Charrier. Pour assurer le déploiement de sa solution auprès du secteur public, la jeune pousse n’hésite pas à intégrer différentes structures comme la fédération des infrastructures numériques (InfraNum) qui dialogue directement avec l’Etat sur les investissements à mobiliser dans les années à venir.
L’optimisation des réseaux, fer de lance de la jeune pousse
Partant du principe que l’on ne peut optimiser que ce que l’on mesure, Optimiz Network souhaite se positionner comme un acteur majeur de l’IoT dans les années à venir et se concentre sur l’optimisation des réseaux (télécom, eau et énergie) grâce à son outil d’aide à la décision. Depuis sa création, elle travaille au développement d’un projet phare portant sur la supervision et la sécurisation des infrastructures des réseaux télécom. Après un PoC (Proof Of Concept) réussi sur le département de la Loire, l’entreprise vise un déploiement à plus grande échelle. Elle souhaite également s’implanter en Europe et n'hésite pas à prendre part à des projets liés. « Nous sommes actuellement candidat à l’appel à projet européen « Secur it » pour la protection des infrastructures sensibles et évidemment les réseaux télécom font partie intégrante de cette catégorie » indique Mickaël Charrier.
Aujourd’hui composée de 5 personnes dont des ingénieurs techniques et manager des transformations dans les organisations, la jeune pousse prévoit deux recrutements supplémentaires au cours de cette année. Elle prévoit également de participer au salon Cinum (Carrefour de l'innovation numérique et des métiers), qui se tiendra les 26 et 27 avril à Lyon, en tant qu’exposant. « C’est un salon régional basé sur l’innovation, incluant l’IoT, ce qui nous correspond tout à fait. De plus, nous sommes la seule entreprise Ligérienne présente ». Le fondateur d’Optimiz Network met également en avant un point essentiel pour une entreprise aussi jeune : « Nous participons gratuitement. C’est une bonne chose que de donner l’accès à des start-ups comme la nôtre ». Sur son 1er exercice, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 170 000 euros et vise un doublement de ce dernier sur l’exercice 2023.