Selon un dirigeant de HP, la séparation de la division PC, dont dépend l'activité PC, smartphones et tablettes, aurait été trop coûteuse. C'est une des raisons pour laquelle le constructeur est revenu sur ce qu'il avait annoncé en août. Ainsi que l'a déclaré Tony Prophet, senior vice-président des opérations de la division Personal Systems Group (PSG), « la scission aurait coûté 1,5 milliard de dollars, dont une partie  imputable immédiatement, suivie de dépenses échelonnées. ». Il ajoute que l'analyse a permis d'établir clairement que, au final, les coûts seraient beaucoup trop élevés au regard des avantages potentiels.
C'est jeudi dernier que HP a fait part de sa décision de garder son activité PC, après avoir envisagé la vente ou la scission, dans le cadre d'un projet mis en route par l'ancien PDG Leo Apotheker. HP étudiait les alternatives envisageables pour sa division Personal Systems Group (génératrice de marges faibles), afin de pouvoir se concentrer sur des secteurs plus rentables comme les logiciels, les services et les solutions matérielles pour l'entreprise. Finalement, le choix de conserver PSG au sein de HP est « un bon choix, aussi bien pour les clients et les partenaires, que pour les actionnaires, et pour les salariés, » a déclaré jeudi dernier Meg Whitman, PDG de HP.Â
Pour évaluer la situation et répondre à cette question, « l'entreprise a mobilisé plus d'une centaine de personnes - cadres, clients et conseillers juridiques », a expliqué Tony Prophet. « Le désir des clients et les capacités commerciales de la division ont également compté dans la décision de conserver l'unité PC », a t-il ajouté.
HP ne reviendra pas sur sa décision
Certaines entreprises clientes d'HP avaient préalablement exprimé leur mécontentement quant à la décision de vendre ou de se séparer de PSG. Ceux-ci faisaient valoir qu'ils préféraient acheter leurs produits auprès d'une entité unique au lieu de s'adresser à plusieurs entreprises différentes pour leurs applications et leur matériel. De leur côté, les analystes ont dit que l'activité PC avait permis à HP d'acheter du matériel à des tarifs plus avantageux, et qu'elle apportait aussi de solides capacités logistiques et de distribution, des qualités essentielles pour les activités Impression et Solutions d'entreprise.Â
La décision de garder l'entité PC a été étudiée avec beaucoup d'attention et HP ne reviendra pas dessus. « Vous pouvez être certains que c'est le résultat d'un audit très approfondi », a affirmé Tony Prophet. En août dernier, au moment où le groupe californien envisageait les différentes alternatives stratégiques pour sa division, un analyste avait évalué Personal Systems Group à 8 milliards de dollars environ. Ce montant, élevé, rendait la division difficile à vendre sur un marché en baisse, où les fabricants d'ordinateurs luttent pour s'en sortir.Â
Toujours numéro 1 du marché et Windows 8 en vue
Si les concurrents ont essayé de profiter de l'incertitude entourant les activités PC d'HP, aucun signe ne montre que l'entreprise en a été affectée au cours de ces derniers mois. Selon le vice-président des opérations, les livraisons de PC ont augmenté au troisième trimestre. Pour IDC, HP a conservé sa place de premier fabricant de PC au niveau mondial au cours des trois derniers mois. L'entreprise a livré 16,6 millions de PC, en croissance de 5,3% par rapport à l'an dernier. Après Lenovo, Dell s'est classé au troisième rang des fabricants de PC au niveau mondial, affichant des livraisons en baisse de 1,6 % en glissement annuel.Â
Dans les mois qui viennent, la stratégie PC et tablette de HP s'appuie sur Windows 8, le prochain OS de Microsoft, a indiqué Tony Prophet. Pour l'instant, Microsoft n'a pas annoncé de date de sortie pour le système d'exploitation, mais un haut dirigeant d'Intel a déclaré en octobre qu'il serait prêt l'année prochaine.
« Sans aucun doute, les principales tendances et la transition va dépendre de Windows », a déclaré Tony Prophet. « Nous avons l'intention et nous travaillons pour être leader avec Windows 8. » HP sortira une tablette sous Windows 8, mais aussi des ultrabooks tournant sous le nouvel OS de Microsoft. Intel veut que les ultrabooks deviennent la nouvelle génération de PC minces et légers avec des caractéristiques semblables aux tablettes tactiles.Â
Le support de la TouchPad se poursuit
Pendant ce temps, le sort de la plate-forme mobile webOS d'HP reste incertain. « HP est en train de réfléchir à ce qu'elle pourrait faire de webOS », a déclaré Tony Prophet. Au mois d'août dernier, HP avait déclaré que, même si elle arrêtait sa production de smartphones et de tablettes tournant sous webOS, elle continuerait à maintenir son système d'exploitation mobile. A l'époque, une frénésie d'achat avait pris les utilisateurs qui s'étaient rués sur les stocks de tablettes TouchPad bradés par HP et plusieurs distributeurs. Les stocks de smartphones Palm Pre et Pixi avaient subi le même sort.Â
Pour l'instant, Tony Prophet n'a fait aucun commentaire sur le devenir éventuel de la TouchPad, mais un porte-parole du constructeur a déclaré qu'HP continuerait à assurer le support de sa tablette. Quant aux smartphones, « il est encore trop tôt pour se prononcer sur leur sort », a déclaré Tony Prophet.
Crédit illustration : HP
La scission de l'activité PC aurait coûté trop cher à HP
C'est en raison de coûts trop élevés, combinés à d'autres facteurs, qu'HP aurait décidé de conserver son unité PC. La scission aurait coûté 1,5 milliard de dollars.