Hewlett-Packard vient de donner un aperçu sur la physionomie de l’entreprise et sur les conséquences de sa scission en deux entités, du point de vue de son informatique interne. Sans surprise, le nombre d’applications impactées par la future réorganisation du groupe est particulièrement élevé. En effet, la tâche actuellement en cours consiste à apporter des modifications (diviser, réoutiller...) pas moins de 2 800 applications et 75 000 API avant que la compagnie ne devienne d’un côté HP Inc (pour les PC et solutions d’impression) et de l’autre Hewlett-Packard Enterprise (pour les serveurs, le stockage, le réseau, les logiciels et services aux entreprise).
Avant de démarrer sa transformation, HP comptait 50 000 serveurs entreposés dans 6 datacenters. « 5 000 informaticiens travaillent à tout moment pour assurer la transition » a indiqué John Hinshaw, responsable des opérations et de la technologie chez HP, ce mercredi lors de la conférence Discover qui se tient cette année du 2 au 4 juin à Las Vegas. HP s’est préparé à diviser ses activités, dès que le projet a été annoncé par Meg Whitman, CEO de la firme, en octobre dernier. Selon John Hinshaw, 80% du travail a été achevé. Il a également ajouté que l’entreprise commencerait à fonctionner avec ses deux sociétés distinctes à partir du 1er août. Chaque entité disposera donc de trois mois pour régler les éventuels problèmes et s’assurer que les choses soient bien rôdées avant la scission juridique prévue en novembre.
La plus importante scission jamais réalisée d'après HP
Meg Whitman sera présidente et CEO de HP Enterprise, et Dion Weisler, qui dirige actuellement les PC et les solutions d’impression prendra la tête de HP Inc. Ce que John Hinshaw n'a pas mentionné, ce sont les quelques 50 000 licenciements effectués par le groupe au cours des deux dernières années pour améliorer sa rentabilité, une restructuration qui était toujours en cours lorsque la firme a annoncé son intention de se séparer en deux sociétés distinctes. La compagnie compte en tout près de 300 000 collaborateurs. « Nous pensons que cette scission est la plus importante dans son genre », a également indiqué John Hinshaw. Cette scission aurait probablement été plus complexe pour HP, si elle n’avait pas pu compter sur Randy Mott, ancien CIO de la firme, a noté Matt Eastwood, analyste chez IDC. Il y a plusieurs années, il a consolidé l'infrastructure de la firme, passant de 85 datacenters à 6, ce qui rend le travail de M. Hinshaw un peu plus facile.