Les RIP menés par les collectivités locales ont connu une première génération. Celle qui a mené la fibre optique jusqu'aux entreprises et aux points d'intérêt publics. La région Aquitaine souhaite passer au FTTH, pour amener la fibre jusqu'à l'abonné. C'est son objectif de base.
Mais le paysage reste complexe. Un programme gouvernemental national est lancé (**), les opérateurs privés investissent, mais essentiellement dans les zones rentables. Comment la région peut-elle et doit-elle se positionner ? L'Aquitaine a défini des objectifs. Principe numéro un : apporter une seule réponse publique dans la région. Que ce soit le département, l'agglomération, les syndicats d'électricité ou autres, une seule réponse doit être visible.
Deuxième principe : découpler la construction des réseaux de leur commercialisation. La construction est opérée par des structures comme Gironde numérique (un département). La maîtrise d'ouvrage semble bien placée à cet échelon départemental. En revanche, la région est convaincue que son niveau est plus pertinent pour commercialiser. Elle souhaite créer une structure ad hoc. En complément, l'Aquitaine veut  installer un système d'information mutualisé pour repérer le tracé du Très haut débit dans toute la région et dégager les priorités d'investissements. La Région va donc à la fois récupérer les RIP existants, donc les pérenniser, et engager un effort d'investissement pour assurer la couverture et commercialiser.
Un laboratoire des usages
La région se montre également innovante en matière d'usages. D'abord, elle va installer un laboratoire des usages, Aquilab. Il permettra aux porteurs de projet de tester leurs développements avant la mise sur le marché. Ensuite, la région va susciter la création d'un cluster sur le thème de la qualité du web. Trois start-up travaillent déjà pour élaborer un produit de e-réputation. La région a également mis sur pied, Aquitaine Proto, une structure pour financer des prototypes, avant tout sur les serious games, mais également en open source et dans es applications mobiles.
Enfin, mais le sujet est essentiel pour une région, l'Aquitaine veut porter le numérique dans ses territoires. Jusqu'alors, elle attendait les remontées, désormais elle veut susciter des projets autour de thématiques fortes : la e-santé, les déplacements (et le télétravail), la modernisation de la chaîne économique, la numérisation du patrimoine.  Défini et adopté ces derniers mois, ce programme sera engagé début 2012, après une large concertation avec les autres collectivités de la région.
(*) RIP : Réseaux d'initiative publique
(**) Programme national très haut débit, Grand Emprunt, FANT (Fonds d'aménagement numérique des territoires).
La région Aquitaine souhaite reprendre l'initiative sur le très haut débit
Dans le déploiement du très haut débit, l'échelon régional, est pris entre deux feux. D'un côté, les initiatives départementales ou même plus locales, souvent anciennes dans le cadre des RIP (*), de l'autre, le plan national, gouvernement, régulateur et opérateurs privés. La région Aquitaine souhaite reprendre l'initiative.