La profession d'ingénieur boudée par les femmes
Selon le Comité d'étude sur les formations d'ingénieurs (Cefi), la profession d'ingénieur a longtemps été fermée aux femmes. D'ailleurs, la 18ème enquête du Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (Cnisf) sur la situation des ingénieurs en France montre qu'en 2006, la part des femmes dans les diplômées ne dépasse par les 25%. Certes, cette proportion progresse chaque année (en 2005, parmi les 580 000 ingénieurs de moins de 60 ans, 15% étaient des femmes, soit plus de 90 000). Mais elle est loin d'être suffisante, avec seulement 16% de femmes ingénieurs exerçant en entreprise en 2006. Pour donner un point de comparaison, c'est la situation symétrique de celle des infirmières, où l'on ne rencontre que 13% d'hommes.
Prenant le taureau par les cornes, les entreprises du secteur n'hésitent pas à promouvoir la mixité : IBM avec le programme Women in Technology, Cisco avec le réseau Women Access Network et son initiative Connected Women, HP avec son programme Diversité, Lenovo en tant que partenaire du Women'Forum à Davos et d'Essec au féminin.
Désaffection motivée par l'inégalité des salaires
Les opinions semblent aussi très favorables à la présence des femmes ingénieurs, dans la profession en général (68% d'opinions favorables), et pour que les entreprises féminisent leurs équipes (60% d'adhésions). Reste que les constats sur l'état des lieux, en matière de féminisation et sur la politique que mènent les entreprises sur ces aspects sont de tonalité moindre, voire peu optimistes. En effet, si une petite moitié (48%) des ingénieurs pense que la féminisation du métier est en bonne voie, ils ne sont guère qu'un sur trois à croire que leur entreprise a la volonté d'augmenter le nombre des femmes ingénieurs pour féminiser les équipes, ou, qu'à compétences égales, le salaire des femmes est identique à celui des hommes.
D'ailleurs, le différentiel de salaire explique une partie de cette désaffection : le salaire médian d'un ingénieur se situe à 51 875 euros en brut annuel en 2006. A classe d'âge égale, l'écart de salaire est de 3% entre ingénieurs débutants et débutantes. Il est de 19% entre 35 et 49 ans, et de 42% chez les 55-59 ans, souligne l'étude du CNISF.