Depuis un certain temps, l’équipe à l’origine du langage Rust est confrontée à un dilemme. Les développeurs adorent cet environnement de programmation système et sa communauté, mais ceux qui ne l’utilisent pas ont du mal à s’y mettre. C’est ce que révèle l’enquête lancée par l’équipe de Rust auprès de sa communauté pour évaluer l’utilisation de ce langage en 2019. Cette dernière a reçu 3997 réponses. La majorité des répondants (82,8%) sont des utilisateurs hebdomadaires a quotidiens, 7% ont déjà utilisé Rust mais plus maintenant. Enfin, 1 personne sur 10 n’a jamais codé dans ce langage. Et par rapport à 2018, il y a bien davantage d’utilisateurs dans la communauté. Il y a un an 75 % des répondants ont indiqué utiliser Rust régulièrement.
Parmi ces développeurs réguliers, l’utilisation quotidienne de Rust a légèrement augmenté, à 27,63% contre un peu moins de 25 % en 2018. Un grand nombre s’attribuent la note de 7 en moyenne pour évaluer leurs compétences sur Rust (sur 11 niveaux possibles). Mais la majorité des répondants s’auto-évaluent entre 3 et 6. Plus largement, l’étude examine les titres de ces utilisateurs de Rust au quotidien dans l’entreprise où ils travaillent. La majorité est, sans surprise, programmeur/ingénieur logiciel. Le secteur d’activité prédominant est celui des applications web de base. Viennent ensuite l’architecture système et le développement front end.
Besoin de plus de contenus pédagogiques
A contrario, l’enquête s’est intéressée aux raisons qui poussent les développeurs à abandonner l’utilisation de Rust ou à ne pas s’y mettre. La raison principale évoquée est le fait que l’entreprise dans laquelle ils et elles travaillent n’utilise pas ce langage, raison pragmatique. Mais la deuxième réponse la plus donnée est la difficulté de ce langage, tant dans l’utilisation que dans son apprentissage, selon les répondants. Ces derniers indiquent avoir besoin de plus de matière pédagogique (tutoriaux, documentation dans la langue maternelle du développeur, etc.). En termes d'expertise, c'est surtout du matériel pour débutants et intermédiaires qui est demandé, ce qui concordent avec les niveaux que s’auto-attribuent les utilisateurs répondants à l’étude. Troisième raison d’abandon, le manque de bibliothèques nécessaires.
Pour les utilisateurs qui ont indiqué n’avoir jamais utilisé Rust auparavant, un quart d’entre eux indiquent vouloir apprendre ce langage. 25% justifient cette non-utilisation par le fait que leur société n'intègre pas Rust.