Un poste convoité et à haut risque. Depuis plusieurs semaines, les rumeurs sur le successeur de Stéphane Richard au poste de directeur général d'Orange se succèdent. Trois candidats seraient ainsi dans les starting-blocks pour remplacer Stéphane Richard, contraint de quitter son poste plus tôt que prévu en raison de sa condamnation dans l'Affaire Tapie. La date de départ du dirigeant prévue au 31 janvier 2022 devrait toutefois être un peu reculée : le groupe a en effet annoncé couper en deux ce poste en scindant présidence et direction générale. Une tendance observée dans d'autres grands groupes français comme Engie.
Les trois candidats les mieux placés pour prendre la suite de Stéphane Richard en tant que directeur général sont Frank Boulben, actuel dirigeant de l'opérateur télécom Verizon, Ramon Fernandez, directeur financier d’Orange, et Christel Heydemann, actuelle présidente de Schneider Electric France et vice-présidente exécutive Europe de Schneider Electric. Et d'après BFMTV, c'est elle qui tiendrait la corde pour l'emporter. « Ce week-end, l’Elysée a pris position en faveur de l’actuelle responsable de Schneider en Europe pour la direction générale d’Orange », indique notre confrère. Un choix partagé par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui avait récemment déclaré à son entourage qu'à compétence égale, il privilégiait une femme. Administratrice de l'opérateur télécom français depuis 2017, Christel Heydemann bénéfice aussi du soutien de Stéphane Richard qui « a beaucoup milité pour sa candidature », ajoute BFMTV de sources proches du dossier. Christel Heydemann a débuté sa carrière en tant que consultante au BCG et occupé la vice-présidence exécutive des ressources humaines et de la transformation d'Alcatel de 2011 à 2014 avant de rejoindre Schneider Electric.
Selon nos confrères de l'Express, les jeux seraient faits et la nomination devrait être annoncée dans les prochains jours. Tout en soulignant que les conditions de son départ de Schneider Electric et de son arrivée chez Orange doivent encore être précisées. Du côté de l'opérateur, la prudence est de mise en ne commentant pas les articles et qu'il n'y aura pas d'annonce officielle avant la réunion du conseil d'administration d'ici la fin du mois avant l'échéance officielle.
Le poste de président d'Orange en suspend
Le poids de l'Etat est encore prépondérant au capital d'Orange avec 23% de parts laissant à penser que le conseil d'administration de l'opérateur ira dans son sens. Mais certaines voix d'administrateurs indépendants se montrent partagés sur le fait de laisser le siège de DG à Christel Heydemann, se montrant aussi intéressés à pousser plutôt Frank Boulben un historique des télécoms qui connait bien les enjeux du secteur. Reste maintenant à savoir jusqu'où le conseil d'administration d'Orange est prêt à aller pour éventuellement défier l'Elysée.
Si Christel Heydemann tient donc la corde pour devenir directrice générale d'Orange, le poste de président (non exécutif) serait un peu plus compliqué à pourvoir, les candidatures étant toujours à l'étude. Contrairement à celle de DG retardée de quelques jours par rapport à la date initiale d'un conseil d'administration ce 24 janvier, l'annonce de la nomination du futur président d'Orange devrait être décalée de plusieurs semaines. « Dans ces conditions, M. Richard pourrait rester quelques semaines de plus à un poste de président non-exécutif jusqu’à l’assemblée générale de mai », indique Le Monde. Il se murmure que Pascal Cagni, président de Business France et ex-VP EMEA d'Apple serait en lice pour cette fonction.