En début de semaine, la Ville de Paris a annoncé la tenue d'une conférence sur les ondes électromagnétiques. En mode démocratie participative, la méthode proposée par la Ville de Paris a de quoi surprendre. La capitale va demander à un institut de sondage de sélectionner vingt parisiens qu'elle formera aux tenants et aboutissants de cette question. Ce panel consultera ensuite les experts de son choix avant de rédiger un ensemble de recommandations. Hamou Boaccaz, adjoint au maire de Paris, chargé de la démocratie locale et de la vie associative, a donné au MondeInformatique.fr quelques détails sur cette conférence qui se tiendra de mars à juin.
Pour commencer, l'adjoint au maire confirme que la démarche s'intéressera à la question des ondes électromagnétiques émises par la téléphonie mobile et ses antennes controversées
, mais aussi par le WiFi. L'Internet sans fil, installé par la mairie dans les bibliothèques parisiennes, a en effet donné lieu à de vifs échanges entre la municipalité et les bibliothécaires à propos de son possible impact sur la santé de ces derniers. Les bornes ont été désactivées durant près d'une année avant de reprendre du service en novembre 2008.
Une question technique, complexe et anxiogène
« Il faut être intraitable sur le principe de précaution quand c'est nécessaire mais il faut que Paris reste une ville à la pointe, insiste Hamou Boaccaz. Il nous a semblé que la technicité, la complexité du sujet, son caractère anxiogène, la difficulté de maîtriser les assertions de gens qui ne détiennent qu'une partie de cet univers complexe, nécessitaient un investissement dans la formation des citoyens. Nous allons donc effectivement investir dans des moyens pour former ces vingt parisiens et leur permettre ainsi de se faire une opinion avec une certaine impartialité et une distance par rapport au bruit qui existe sur ces problèmes complexes. »
Le contenu de la formation reste à définir. « Il appartient au comité d'organisation d'en donner le contour en fonction des experts mobilisables, confirme l'adjoint au maire de Paris, anticipant les critiques vis-à -vis d'une formation potentiellement partiale sur un thème aussi polémique. Mais il est évident qu'elle devra recouvrir l'ensemble du sujet : technique, santé, modification du vivre en ville, etc. Rien ne doit leur échapper. L'idée, c'est d'englober toute la problématique liée à une évolution technologique qui fera que les Parisiens seront de plus en plus entourés par ces environnements qui amélioreront leur vie mais généreront de nouvelles habitudes, voire des perturbations. Il faut les aider à mesurer le risque pris. »
Interrogé sur des interactions éventuelles avec le Grenelle des antennes, planifié par la secrétaire d'Etat au Développement de l'économie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet pour fin mars, il répond que la démarche de Paris reste centrée sur la ville et le local.