La justice américaine se penche sur l'accord Yahoo-Google
Le ministère américain de la Justice (DoJ, Department of Justice) s'intéresse à l'accord passé entre Google et Yahoo visant à l'affichage des publicités du premier dans les pages de résultats générées par le second.
Selon Reuters, l'objectif du DoJ est de déterminer si ce partenariat, présenté par les protagonistes comme un test devant s'étaler sur deux semaines, viole ou non les dispositions anti-trust américaines. L'enquête ouverte par le ministère s'intéressera notamment à une conversation téléphonique entre Eric Schmidt et Jerry Yang, les patrons respectifs de Google et Yahoo, dont l'objet portait sur une association pour contrer Microsoft. Le groupe de Redmond entend mettre la main sur Yahoo et est prêt à débourser 44,6 Md$ pour cela. Une offre jusqu'alors fermement rejetée par Yahoo et vue d'un mauvais oeil par Google, qui n'entend pas laisser naître un géant susceptible de lui faire de l'ombre sur le marché de la publicité en ligne.
Les investigations du DoJ le conduiront par ailleurs à s'interroger sur l'éventuelle volonté de Google et Yahoo de prolonger leur accord sur le long terme. La semaine dernière, le Wall Street Journal révélait ainsi que les deux acteurs étaient satisfaits des résultats obtenus par l'affichage des publicités contextuelles de Google dans 3% des pages de résultats générées par Yahoo aux Etats-Unis.
Sans tarder, les mis en cause ont plaidé la bonne foi. « Yahoo a pris l'initiative d'informer le DoJ de son intention de mener un test d'une durée limitée avec Google et a fourni des informations sur la nature de ce test », explique-t-on du côté de Yahoo. Même son de cloche chez Google : « Nous avons informé le DoJ avant le démarrage de ce test et avons répondu à ses questions à ce propos. » Le ministère n'a pas confirmé le lancement d'une enquête mais se dit au courant de la collaboration entre les deux groupes.
Si l'existence d'une enquête était avérée, elle pourrait avoir de sérieuses conséquences. Selon Keith Hylton, professeur de droit à l'Université de Boston, « le raisonnement de la cour pourrait fort bien la conduire à estimer que l'entreprise dominante - Google - cherche à établir un partenariat présentant des effets empêchant de façon significative la concurrence. »