Au Royaume-Uni, le gouvernement va demander aux fournisseurs d'accès Internet et aux opérateurs télécoms de stocker les détails de tous les appels téléphoniques de leurs abonnés, mais aussi leurs courriels et les sites Web qu'ils visitent depuis un an, en vertu d'un plan visant à aider la police et les services de renseignements.
Selon un article publié par le Daily Telegraph, le programme CCDP (Communications Capabilities Development Programme ou Programme de développement des capacités de communication ) ne conservera pas le contenu des appels et des courriels, mais des données telles que l'heure, la date, l'expéditeur et le destinataire, ce qui permettra aux autorités de pouvoir établir un portrait des personnes avec lesquelles des individus ciblés communiquent.
Les bases du CCDP, qui ont été dévoilées par les autorités britanniques en juillet dernier, sont nées à partir d'une idée qui a émergé en 2008 à la fin du mandat du précédent gouvernement, selon laquelle on pouvait solliciter des FAI pour qu'ils aident à créer une base de données à des fins sécuritaires avec toutes les données échangés sur le réseau britannique.
Un autre projet écarté car trop important en volume
Mais ce qui devait devenir l'Intercept Modernisation Programme a rapidement été écarté en raison du volume de données que les FAI auraient du conserver. Il aurait également fallu que le gouvernement sache ce qu'il était nécessaire de stocker pour donner du sens au projet et justifier son énorme coût. Le nouveau CCDP remettra donc entre les mains des fournisseurs d'accès et des opérateurs la simple consignation des enregistrements.
Comme cela été le cas de la proposition de 2008, le Daily Telegraph a affirmé que le projet était soutenu par le GCHQ (Government Communications Headquarters), le service qui s'occupe du renseignement électronique et de la sécurité des systèmes informatiques outre-Manche. Ce dernier y avait fait allusion dans un bulletin sur la sécurité et la défense stratégique en octobre 2010, en utilisant des termes assez généraux.
Du pain béni pour les pirates et les gouvernements étrangers
Bien qu'il ait manifesté son opposition envers ce type de politique depuis un certain temps, le Daily Telegraph révèle que le CCDP pourrait être officiellement annoncé en mai 2012. Si le programme devient une loi, il va s'attirer une vague de critiques, à commencer par la création de bases d'informations qui pourraient représenter un risque de vol de données. « Ces renseignements seront comme du miel pour les hackers et les gouvernements étrangers, sans parler d'un risque élevé d'abus pour ceux qui seront chargés de maintenir les bases de données », a estimé le groupe de défense des libertés individuelles Big Brother Watch, ajoutant que ce serait la fin de la vie privée en ligne. Pour l'association, en dépit du fait que le ministre de l'Intérieur a changé il semble que le désir du ministère de l'Intérieur d'espionner le web et les appels téléphoniques de tous les citoyens reste le même que du temps des travaillistes.
La Grande-Bretagne veut espionner les échanges numériques de ses sujets
Selon le Daily Telegraph, les autorités britanniques se préparent à lancer un programme baptisé CCDP qui consistera à surveiller l'utilisation du web et les appels téléphoniques de tous les sujets du pays.Â