La gestion des datacenters laisse encore à désirer selon IDC
Selon les analystes d'IDC, les responsables technologiques et les directeurs informatiques estiment que l'augmentation des coûts liés aux besoins d'effectifs dans leur centre de données va considérablement dépasser la croissance globale des dépenses informatiques cette année. Ainsi, malgré la récession, les grands organismes européens s'attendent encore à une augmentation de 10% des dépenses en personnel l'année prochaine. C'est neuf fois plus que la croissance prévue en 2010 dans le domaine informatique par IDC.
Si la virtualisation et l'automatisation ont été à l'origine de gains en efficacité considérables dans les centres de calcul, ils ont aussi engendrés de nouveaux problèmes. Dans le rapport de recherche publié par IDC et intitulé «Améliorer la gestion des datacenters : une étude européenne 2010», on trouve un certain nombre de situations à l'origine de ces augmentations des dépenses. Il apparaît notamment qu'environ 25 % des organismes gèrent encore leurs serveurs et leurs fonctions de stockage manuellement, ce qui fait grimper les coûts, comparativement à ceux qui utilisent certains outils. On trouve aussi que seuls 14 % de ces organismes ont établi un système de gestion totalement intégré. Et pour seulement 30 % des entreprises, les coûts d'exploitation des centres de données sont une priorité, 25 % étant spécifiquement concernées par le coût des licences logicielles.
Dans son rapport, IDC fait aussi remarquer que les utilisateurs finaux ont des approches différentes de la gestion des datacenters. Quelque 58 % cherchent des solutions modulaires et 42 % préfèrent une approche intégrée. Les fournisseurs doivent donc vendre des packages pour varier leur approche et répondre aux différents besoins, indique l'étude.
La virtualisation a également changé la manière dont sont gérés ces centres. L'étude montre ainsi que l'intégration serveurs, le stockage et la gestion des réseaux, cités par 31 % des organismes interrogés, sont au coeur des préoccupations, même si le tableau est plus complexe. Par exemple, les datacenters de grande taille sont surtout concernés par l'unification de leur gestion physique et virtuelle alors que les sites plus petits découvrent que l'intégration de différentes technologies de virtualisation rapportée à une stratégie de gestion unique peut être essentielle. Pour Giorgio Nebuloni, chercheur en Systèmes et Infrastructure pour IDC, «les DSI sont aux prises avec les conséquences de la virtualisation. Si les avantages sont évidents, l'impact sur la gestion se révèle comme un défi, et de nouveaux modèles de gestion seront nécessaires pour veiller à ce que cette virtualisation continue à avoir un effet positif sur la manière dont les centres sont administrés. »
Crédits photo : datacenter de Sun à Broomfield
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Selon IDC, le marché des produits de gestion par virtualisation est «grand ouvert.» 52 % des entreprises s'en remettent à leur fournisseur pour la virtualisation, 32 % utilisent les systèmes de leur fournisseur pour gérer leur environnement virtuel, et 16 % piochent dans l'offre de Suites de gestion. L'automatisation des centres de données augmente de manière importante. 69% de ceux qui y ont recours déclarent qu'il est nécessaire d'améliorer son adéquation avec les objectifs de l'entreprise. L'automatisation est principalement conditionnée par les coûts liés à l'amélioration de la sécurité pour réduire les erreurs, second facteur le plus souvent impliqué dans l'automatisation.
Commentant ces résultats, Nathaniel Martinez, directeur programme Systèmes et Infrastructures chez IDC a déclaré : «Les gestionnaires de datacenters sont beaucoup plus soucieux de trouver des fournisseurs qui peuvent répondre à leurs problèmes de sécurité et de capacité plutôt que de s'assurer que leurs centres sont adaptés aux besoins de leur entreprise. » «IDC estime que les responsables technologiques doivent à la fois réduire leurs coûts d'exploitation et dresser un plan sévère sur la manière dont les investissements réalisés dans leur centre de données peuvent contribuer à la réussite commerciale de l'entreprise. »
Jon Gasparini, consultant chez Morse souligne enfin qu'«entreprendre un vaste programme d'automatisation dans l'entreprise peut être intimidant et peut prendre beaucoup de temps. Les entreprises doivent également prendre conscience que ce n'est pas du tout ou rien. Il est possible et souvent préférable de procéder par étape. Parmi les tâches de gestion à automatiser en premier, les entreprises devraient choisir celles qui consomment le plus de temps. Si elles font cela, en quelques mois elles pourront bénéficier d'un retour sur investissement. »