A l’occasion d'un etalk intitulé « Numérique : de quoi les Français ont-ils vraiment besoin » qui s’est tenu le 24 juin, Syntec Numérique a dévoilé les résultats du sondage « Numérique et post Covid-19 » réalisé avec YouGov France. Selon les données analysées, 46% des personnes interrogées se déclarent prêts à se reconvertir dans un métier du numérique (développeur/développeuse, ingénieur(e) data, administrateur/administratrice système…), dont 22% si leur emploi actuel devenait obsolète. Une affirmation d’autant plus intéressante lorsque l’on sait que ce secteur est en demande et présente des opportunités d’emploi certaines dès maintenant : selon la Commission européenne, 749 000 postes seraient vacants en 2020 dans le domaine de l’informatique (High Tech Skills Industry Report, 2019).
Toutefois, si les Français ont des envies de reconversion vers l’IT, un manque de formation les en empêcherait probablement. En effet, le rapport montre que seuls 62% des sondés déclarent être à l’aise avec leurs outils technologiques professionnels. Sur ce point, le décalage s’accentue chez les personnes âgées de plus de 55 ans, avec 49% avouant un manque de pratique. En conséquence, 60% des Français souhaiteraient être mieux formés à l’informatique (59%). Au vu de ces éléments, le rapport a identifié 3 domaines que la France devrait développer en priorité en matière de numérique. Il s’agit de renforcer la formation des Français aux nouvelles technologies (39%), de faciliter leur équipement (38%) et d’agir pour un monde digital plus responsable (37%).
Accélérer la mutation numérique dans la durée
Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique, estime que la crise sanitaire aura été l’occasion de franchir une étape dans la numérisation des entreprises et de l’économie mais qu’il est indispensable d’aller encore plus loin. « Nous devons profiter d’une maturité gagnée en quelques semaines dans la digitalisation même si ce n’est pas la panacée », a indiqué le dirigeant. Pour lui, la mue numérique des entreprises, en particulier dans l’industrie, devra faire l’objet d’un effort massif de soutien à l’investissement productif, via la création d’un fonds de soutien, d'un suramortissement sur douze mois, ainsi que du crédit d’impôt recherche et dispositifs existants. « Je n'ai pas vu d'éléments qui ont engagé les entreprises a se transformer durablement », insiste le président de l'organisation. Ce dernier estime que l'Etat devra faire des efforts pour financer la formation aux technologies dans tous les secteurs de l'économie, y compris dans la santé ou l’éducation, un domaine qui a géré la pandémie de manière catastrophique,selon M. de Bentzmann.
Face à cette situation, le président de Syntec Numérique a appelé le 15 juin dernier dans une lettre ouverte signée également par Tech In France, France Fintech et l’Alliance Industrie du Futur, à l’investissement massif des pouvoirs publics dans les technologies et l’industrie du futur. Cette initiative fait suite aux 75 propositions formulées au gouvernement dans le cadre d’une sollicitation de la Direction Générale des Entreprises (DGE) pour analyser les conditions de la relance de l’activité de la filière IT et proposer des mesures sur lesquelles la branche pourrait s’appuyer.