La procédure était belle et bien dans les tuyaux, elle est devenue aujourd'hui réalité. Le département américain de la Justice via le procureur général des Etats-Unis William Barr ainsi que 11 Etats (Arkansas, Floride, Georgie, Indiana, Commonwealth of Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Montana, Caroline du Sud et Texas) ont déposé une plainte inédite contre Google. Cette dernière vise un abus de position dominante sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne.
Cette procédure s'annonce comme la plus importante depuis le milieu des années 90, à l'époque où Microsoft avait été sur le grill de la justice américaine. A noter que tous les procureurs généraux des Etats ayant pris part à cette action appartiennent au parti Républicain, et se réservent par ailleurs la possibilité d'ouvrir une procédure équivalente au niveau local.
Utilisation de tactiques anticoncurrentielles
« Il y a deux décennies, Google est devenu le chouchou de la Silicon Valley en tant que startup décousue avec une innovante façon de rechercher sur un Internet émergent. Ce Google est parti depuis longtemps », peut-on lire dans l'acte d'accusation. « Le Google d'aujourd'hui est un gardien monopolistique de l'Internet, et l'une des entreprises les plus riches de la planète, avec une valeur marchande de 1 000 milliards de dollars et des revenus annuels dépassant 160 milliards de dollars. Pendant de nombreuses années, Google a utilisé des tactiques anticoncurrentielles pour maintenir et étendre ses monopoles sur les marchés des services de recherche générale, de la publicité de recherche et de la publicité textuelle de recherche générale - les pierres angulaires de son empire. »
De son côté, Google a adopté une très étonnante première ligne de défense : « Les gens utilisent Google parce qu'ils le souhaitent, pas parce qu'ils y sont contraints ou parce qu'ils ne peuvent pas trouver d'alternatives. » En Europe, l'éditeur avait déjà été condamné à une amende record de 4,34 milliards d'euros pour abus de position dominante. Nul doute que sous le coup de cette procédure, le géant de la recherche et de la publicité en ligne risque encore plus gros sur son marché national.