Devant un parterre composé de fonctionnaires et de représentants des opérateurs télécoms, le président de l'Arcep Jean-Ludovic Silicani, qui fête sa première année à la tête de l'autorité de régulation, s'est montré particulièrement satisfait du travail accompli et déçu par certains retards notamment dans le déploiement de la fibre optique.
En un an, l'Arcep a émis 1130 avis et positions pour accompagner la régulation du marché des télécoms et la poste. «Dans un contexte de crise économique, le secteur des télécoms se porte très bien avec un chiffre d'affaires 2009 stable par rapport à 2008, 40,7 contre 40,8 milliards d'euros, et des marges brutes supérieures à la moyenne du secteur économique. Ce dont nous ne pouvons que nous féliciter ». Pas sûr que les utilisateurs l'entendent de cette oreille puisqu'au final ce sont bien eux qui paient la facture.
« Aujourd'hui le chiffre d'affaires des mobiles dépasse de peu celui des services fixes » poursuit le haut fonctionnaire, à savoir 20,4 milliards en 2009 contre 20,3 en 2008. Nouveaux modes de communication obligent, on constate également un léger recul du trafic voix, pour le mobile comme pour le fixe.
Après ces précisions d'usage, le président est entré dans le vif du sujet avec un bilan de la fibre optique et les prochaines attributions des licences 4G. Pour le très haut débit, le bilan n'est pas fameux : « Nous sommes surpris et déçus. Il y a un très fort décalage entre le nombre de foyers raccordés à la fibre optique (800.000) et le nombre de foyers abonnés (80.000). Le cycle d'investissement avait pourtant bien démarré en France avec un accompagnement législatif pour faciliter le déploiement dans les zones denses tout d'abord. La fibre optique a fait naître des attentes, mais il faut à présent atteindre un objectif de couverture afin de réduire la fracture numérique et de concurrence afin de préserver la dynamique qui a permis le développement du marché du haut débit en France. Le cap à atteindre est clair, mais aujourd'hui, les moyens ne suivent plus ».
Illustration : Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep, crédit photo Didier Plowy
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Aujourd'hui avec un rapport de 1 pour 10, le taux d'abonnement français est un des plus bas d'Europe. Un retard qui s'explique, selon Jean-Ludovic Silicani, par «  le fait qu'en France le haut débit (l'ADSL) est de qualité extrêmement haute et le prix extrêmement ». Si de nouveaux usages arrivent, TV HD et stockage en ligne, la politique commerciale d'Orange (débit symétrique en option par exemple) et le manque de communication général expliquent en partie ce désamour. Le président de l'Arcep appelle donc « les opérateurs à réaliser les investissements et les opérations commerciales nécessaires pour développer la fibre optique. Et là où la fibre optique n'arrivera pas, il faut des solutions alternatives. » Seul problème, le satellite ou les réseaux mobiles, même 4G, ne remplaceront jamais une connexion fibre optique... Et les différentes expérimentations Wimax, comme en Vendée avec Altitude Télécom, n'ont pas eu beaucoup de descendants.
Pour le marché mobile, « l'année 2009 a été marquée par l'attribution d'une quatrième licence 3G à Free et l'octroi des dernières fréquences 3G à SFR et Orange pour améliorer les conditions d'accueil des MVNO. Ces dernières ont d'ailleurs rapporté 582 millions d'euros à l'État » souligne Jean-Ludovic Silicani. Aujourd'hui, l'autorité prépare activement l'attribution des fréquences 4G pour la téléphonie mobile. « Les auditions viennent de se terminer. Les projets dans la bande des 800 MHz sont arrivés à maturité, mais on note une complexité particulière à prendre en compte pour les enjeux d'aménagement du territoire ». Il n'y pas encore de consensus dans la bande des 800 MHz et 6 GHz entre les différents acteurs. Nonobstant, un appel à candidatures pour les licences 4G sera lancé fin 2010, et les premières attributions commenceront avant l'été 2011.
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