Il y a juste quinze jours (jeudi 18 août au soir, heure française), HP indiquait vouloir entamer « une réflexion stratégique » sur l'avenir de sa division PSG. Derrière le tumulte médiatique qui s'en est suivi, les dirigeants de PSG ont indiqué rapidement comment ils entendaient maîtriser l'opération.
En France, les responsables de PSG ont appris la nouvelle, comme tout le monde, par les médias. Dans l'urgence, en trois jours, un plan de communication s'est mis en place. Le lundi 22, les partenaires distributeurs étaient informés par deux lettres. La première, une traduction, reprenait le texte envoyé par Tod Bradley, patron monde de la division PSG aux partenaires de HP. La seconde, rédigée par Pascale Dumas, vice-présidente de HP France et directrice générale de PSG, adaptait ces analyses au contexte français.
Ces deux courriers envoyaient un premier message et répondaient à la grande objection : HP veut-il se « débarrasser » de ses PC ? La réponse est négative. Au contraire, HP se réorganise, se « transforme », mais l'activité PC continuera, avec les mêmes interlocuteurs et les mêmes structures opérationnelles, mais un contexte juridique différente. « Il faut bien comprendre ce que représente PSG, souligne Michaël Albala , directeur commercial France de cette division. Au plan mondial, c'est 40 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur les 130 affichés par HP. PSG représente 30% du CA et 20% du résultat net de l'entreprise, donc, on ne peut pas dire que HP voudrait se séparer d'une activité peu rentable. Ce n'est pas le cas et ce n'est pas notre motivation ».
Communiquer en 4ème vitesse
Un message qu'il a fallu distiller en quatrième vitesse. « Notre communication a concerné toutes les cibles : le management des partenaires, leurs équipes commerciales, les revendeurs, la grande distribution, note Sabine Turkieltaub, directrice marketing de PSG France. « Sans oublier nos partenaires stratégiques, Intel et Microsoft entre autres, et bien entendu nos équipes en interne ». Par téléphone ou en se déplaçant, les dirigeants de PSG se sont démultipliés pour éviter toute mauvaise interprétation.
(*) PSG = personal system group , HP compte deux autres divisions : IPG (Imaging and printing group) et EB (enterprise and business) qui regroupe tout ce qui traite à la fois de services, de stockage, de réseaux et de sécurité.
(**) Le spin-off est une séparation juridique qui va plus loin qu'une filialisation, les deux sociétés peuvent avoir le même actionnariat, la nouvelle société peut accueillir de nouveaux actionnaires, surtout, elles fonctionnent indépendamment. Exemples : Accor avec Accor services en France ou bien AT&T avec Lucent et NCR aux Etats-Unis.
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PSG France a joué « les yeux dans les yeux ». Pascale Dumas s'est déplacée chez ETC et Tech Data, les deux principaux grossistes en France, expliquant sur les plateaux des grossistes, devant les commerciaux, la nouvelle stratégie de HP. « Une communication rapide en direction des dirigeants de nos partenaires mais aussi de leurs équipes » explique Sabine Turkieltaub. « Le site de HP France, Smart Portal, reprend dans un éditorial, signée Pascale Dumas, les arguments de HP. ETC répercute l'analyse de HP sur son site pour informer ses revendeurs, de même que Tech Data qui reproduit même l'éditorial de Todd Bradley ».
La séparation est donc envisagée avec sérénité. Même si le travail à venir est conséquent, PSG montre qu'elle veut maîtriser le processus. Le timing est pratiquement ficelé. Avant le mois de décembre prochain, l'opération sera bouclée au plan mondial. Au mois de mars 2012, se réunit la traditionnelle conférence annuelle mondiale des partenaires HP. Le nouveau visage de PSG devrait être présenté à cette occasion. Après, il restera quelques mois pour finaliser le dispositif.
Et les contrats de distribution ?
Inévitablement, se posera la question des contrats de distribution. Seront-ils renégociés avec tous les partenaires pour chacune des catégories ? « Nous souhaitons le moins de bouleversements possibles et le plus de continuité », indique Michaël Albala. « Cette séparation est possible en douceur, les frontières entre les activités de PSG et des autres filiales sont nettement séparées, les pointillés se voient, on peut détacher PSG. J'ajoute que l'essentiel c'est-à-dire la supply chain est déjà indépendante, PSG est une entité agile qui le sera encore plus ».
Dernière objection à contrer, celle de la toute-puissance. HP est soupçonné depuis des années de ligoter ses partenaires, obligés de vendre une large gamme de produits, pour bénéficier de remises. Et les grossistes seraient peut être contents de pouvoir diversifier leur CA. « Nous entendons ces objections, note Michaël Albala, mais nous sommes une marque premium, un leader, de ce fait nous avons toujours apporté à nos partenaires du développement et de la marge. Notre position de leader signifie aussi une relation forte, sur la durée ».
(*) PSG = personal system group , HP compte deux autres divisions : IPG (Imaging and printing group) et EB (enterprise and business) qui regroupe tout ce qui traite à la fois de services, de stockage, de réseaux et de sécurité.
(**) Le spin-off est une séparation juridique qui va plus loin qu'une filialisation, les deux sociétés peuvent avoir le même actionnariat, la nouvelle société peut accueillir de nouveaux actionnaires, surtout, elles fonctionnent indépendamment. Exemples : Accor avec Accor services en France ou bien AT&T avec Lucent et NCR aux Etats-Unis.
La division PSG de HP penche pour une spin off
Pas de filialisation, pas de revente, la division PSG (*) de HP souhaite clairement en interne un spin off (**). Cette tendance, connue aux Etats-Unis depuis quelques jours, nous a été confirmée en interne par PSG France.