Une semaine après la récession qui a frappé la bourse américaine, puis le Nasdaq et ses valeurs technologiques, c'est au tour des valeurs informatiques françaises de sombrer. Pour commencer, le CAC40 a perdu hier plus de 9 % (à l'heure où nous écrivons, l'indice avait repris 2,05%) avant que les recommandations frileuses de la banque d'affaires JP Morgan fasse souffler un vent plus particulièrement glacial sur les valeurs IT. La banque a revu hier, ses prévisions sur l'ensemble des valeurs boursières du secteur des logiciels et des services informatiques en Europe. Point d'orgue, l'avertissement sur résultat (chiffre d'affaires) lancé hier par SAP n'a fait qu'aggraver le sentiment général d'insécurité. Plusieurs SSII déjà touchées derrière CapGemini Capgemini prend une double claque : le titre a perdu 12,8% hier avant de chuter de nouveau de 8,81% aujourd'hui. La SSII est la première touchée aussi violemment par l'effondrement boursier dans l'Hexagone, mais elle n'est pas la seule. Comme un jeu de dominos, les dégradations de titres se sont succédées : -12,29% hier pour Atos (qui a repris un petit 0,11% aujourd'hui), -15,72% pour Steria, -8,31% pour Sopra Group... Et la liste devrait s'allonger. De nombreuses SSII ont une clientèle importante dans le secteur de la banque et de la finance. [[page]]Déjà fragile, Alcatel-Lucent a perdu 14,76%. Les recommandations de JP Morgan concernent aussi Dassault Systèmes, qui perd 11%. L'éditeur très présent dans les industries automobiles et aéronautiques et à l'export, subit les prévisions pessimistes des analystes de JP Morgan quant aux secteurs manufacturier et des biens industriels aux Etats-Unis. Vers une multiplication des alertes et un ralentissement de l'activité des SSII Fin août, les analystes ne notaient pas d'impact significatif de la crise américaine. « C'était sans prévoir l'ampleur du krach boursier qui a atteint les places financières américaines, japonaises et européennes, et n'a fait qu'exacerber une crise économique déjà latente », observe Virginie Lazes, directrice associée pour la banque d'investissements Bryan Garnier & Co. L'analyste s'attend par ailleurs à une multiplication des alertes sur résultats dans les mois à venir, ainsi qu'à un ralentissement de l'activité dans les SSII.