Les fonctions de recherche sur le contenu de Sina Weibo, le site de micro-blogging le plus populaire du pays, ont été réduites en Chine ce week-end. Cette décision visait, semble-t-il, à empêcher toute communication concernant une « Révolution de Jasmin » et à contenir des appels à manifester dimanche dans 13 villes chinoises, qui ont commencé à être diffusés sur le Web. Ainsi, dès dimanche après-midi, les recherches en chinois dans lesquelles apparaissait le mot « Jasmin » ont été bloquées sur le site géré Sina, qui propose un service équivalent à celui qu'offre Twitter. Dimanche soir, il semble aussi que Sina ait suspendu les recherches sur l'ensemble du contenu de son site de micro-blogging, limitant les requêtes à quelques noms, quelques événements et une série de mots-clés. Un autre site de micro-blogging exploité par Tencent a également bloqué les recherches dans lesquelles pouvaient apparaître le mot « Jasmin » ou l'expression « Révolution de Jasmin ».
Censure de l'Internet et arrestations
La référence à une « Révolution de Jasmin » semble avoir émergée sur le Web, appelant les utilisateurs chinois à manifester dans 13 villes du pays, dont la capitale Pékin. L'appel semble s'inspirer des manifestations anti-gouvernementales qui ont eu lieu en Tunisie et en Égypte. Il est difficile de savoir qui ou quel groupe a commencé à propager le mot d'ordre. Le site chinois Boxun.com aurait été le premier à relayer l'appel à manifester. Le blocage de l'Internet en Chine a été étendu à d'autres sites de réseaux sociaux. Par exemple, Renren.com, le Facebook chinois, très populaire, ne permettrait pas aux utilisateurs de publier des posts dans lesquels figurent les mots « Révolution de Jasmin ». Chaque fois que quelqu'un tente d'envoyer un message contenant l'un de ces termes,  un écran d'alerte l'invite à « ne pas poster du contenu politiquement sensible, du contenu injurieux, des publicités professionnelles ou tout autre contenu inapproprié ». Parallèlement à la censure appliquée sur l'Internet, la Chine aurait, dit-on, réagi à l'appel à manifester en arrêtant des militants et en déployant davantage de policiers. Il semble aussi que dimanche soir, aucune manifestation n'a pu avoir lieu.
Sous surveillance depuis les événements en Egypte
La censure des sites de micro-blogging chinois s'est beaucoup accentuée au cours de ces dernières semaines, et en particulier depuis le début des manifestations anti-gouvernementales en Égypte. Sina et d'autres sites avaient commencé à bloquer les recherches relatives à l'« Égypte ». La semaine dernière, on ne pouvait plus effectuer de recherches en chinois sur « Hillary » et « Hillary Clinton » sur le site de micro-blogging de Sina. Sans doute à la suite d'un discours  de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton appelant des gouvernements comme la Chine à mettre fin à la censure de l'Internet.
Avec 457 millions d'utilisateurs, la Chine concentre la plus importante population de personnes connectées à Internet. Selon le China Internet Network Information Center, 63 millions d'entre elles sont abonnées à des sites de micro-blogging.
Illustration : le service de micro-blogging de Sina (crédit : D.R.)
La Chine gêne les recherches sur les médias sociaux parlant de révolution de Jasmin
Les appels circulant sur les sites de micro-blogging en Chine pour appeler à manifester dans différentes villes du pays ont été rapidement étouffé par le gouvernement.