L’intérêt suscité par la technologie blockchain dans le secteur bancaire au niveau mondial se manifeste aussi à la Banque de France. L’établissement central lance une expérimentation pour la mise en place de cette architecture - initialement élaborée pour gérer les transactions de la monnaie virtuelle Bitcoin - qui enregistre les événements de façon distribuée et permanente sous la forme d’une chaîne infalsifiable de blocs.
L’expérimentation de la Banque de France sera menée avec le Labo Blockchain, une start-up de recherche et développement qui travaille à la réalisation de prototypes et projets pilotes dans ce domaine. Elle se fera également en collaboration avec Blockchain France qui cherche à faire connaître cette technologie, y compris au-delà du secteur finance. La Banque de France veut étudier les capacités et les risques de blockchain, ainsi que ses opportunités d’applications. L’étude va débuter dès ce mois-ci avec cet objectif. Dans un deuxième temps, il est prévu de construire un Proof-of-Concept sur le ou les cas d’usage qui auront été examinés lors de la première phase.
Des blockchains publiques et privées
Sur son site, Blockchain France décrit la « technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente et sécurisée » qui fonctionne sans organe central de contrôle, en rappelant qu'à côté des blockchains publiques, il existe aussi des chaînes de blocs privées, à l'accès limité.
Partagée par ses différents utilisateurs sans intermédiaire, la blockchain contient l'historique de tous les échanges effectués depuis sa création. (site Blockchain France)
Depuis un an déjà, les signes d’intérêt pour la technologie se multiplient. Le Nasdaq avait indiqué dès mai 2015 qu’il la testait et en février dernier, la place boursière des valeurs technologiques a annoncé qu’elle utiliserait son propre système de chaîne de blocs pour enregistrer le vote électronique des actionnaires des sociétés cotées de l'une de ses places. A la fin de l’année dernière, plusieurs acteurs du monde bancaire se sont également engagés avec IBM et la Fondation Linux sur blockchain afin d’explorer les applications de cette technologie, non seulement pour le monde financier, mais aussi dans l’industrie.
En février, IBM a annoncé un service pour la tester sur son PaaS Bluemix. Et plus récemment, c’est Microsoft qui a annoncé s’être associé avec un consortium de banques pour développer de nouveaux usages sur ce terrain.