La Convention de l'USF aurait dû être, en 2020, à Bordeaux, une occasion de célébrer les trente ans du club des Utilisateurs SAP Francophones. Las ! Crise sanitaire oblige, la fête n'a pas eu lieu. Au-delà de la part festive, la Convention est aussi l'occasion pour les membres d'assister à des ateliers pratiques en plus des habituelles conférences. Parmi les interventions en plénière, il y a le nécessaire bilan de l'année avec les informations d'actualités sur l'écosystème SAP. De même, cette année, le patron mondial de SAP devait intervenir. Ces deux moments-clés prévus pour la Convention ont été remplacés par des vidéos diffusées ces derniers jours.
Gianmaria Perancin, Président de l'USF, tire ici le bilan de l'année 2020 de l'USF
Dans son bilan, Gianmaria Perancin, Président de l'USF, rappelle que l'USF rassemble près de 3500 utilisateurs (issus de 75 % du CAC 40, 66 % du SBF 120 et de 50 établissements publics) des produits de l'éditeur allemand, pas seulement de l'ERP et pas seulement en France. Au delà des remerciements aux bénévoles et aux permanents, le président s'est réjoui que la transformation numérique du club a été accélérée. Grâce au recours à la vidéoconférence au lieu des ateliers physiques, 150 réunions de commissions ont ainsi eu lieu, deux fois plus qu'habituellement, avec plus de 2000 participants en cumulé.
Justifier la migration S/4Hana, se méfier du cloud... encore et encore
Mais, alors que la crise économique qui se dessine va nécessairement impacter les budgets informatiques, l'USF insiste de nouveau sur les migrations S/4Hana. Passer de ECC 6 à S/4Hana a un coût et ne peut pas être un projet technique : il faut une justification métier. Le discours de l'USF reste constant sur le sujet depuis plusieurs années. Le « process mining » est considéré par l'USF comme une piste sérieuse pour identifier des valeurs concrètes permettant d'amortir la migration. Le président de l'USF est aussi revenu sur l'intégration de solutions SAP avec des solutions tierces. L'intégration croissante des applications entraîne les fameux « accès indirects » et l'USF n'est toujours pas satisfaite par les licences et les explications proposées par SAP.
Enfin, la généralisation de l'adoption de solutions en mode cloud préoccupe l'USF au niveau de la protection des données, propriété des entreprises. La participation de SAP à Gaïa-X est source d'espoir pour l'USF. Gianmaria Perancin, qui préside encore le SUGEN (réseau des présidents de 22 clubs utilisateurs SAP dans le monde), s'est également réjoui d'une qualité croissante d'écoute de la part de SAP vis-à-vis des utilisateurs et des clubs.
Gianmaria Perancin, Président de l'USF, échange avec Christian Klein, Directeur Général de SAP. La vidéo est une alternance de français sous-titré en anglais et d'anglais sous-titré en français.
Cette écoute s'est notamment caractérisée par l'échange en vidéo entre Gianmaria Perancin, Président de l'USF, et Christian Klein, Directeur Général de SAP. Même si la politesse exigeait que ce dernier félicite l'USF pour ses trente ans puis se réjouisse d'un dialogue forcément aimable et constructif sur tous les sujets délicats du moment, il n'avait pas de motif d'insatisfaction. Il a ainsi revendiqué d'excellents résultats pour SAP avec 70 000 passages en production de projets SAP durant la crise sanitaire. La disponibilité des systèmes SAP est restée à 99,9 % alors que les collaborateurs de l'éditeur avaient évidemment basculé en télétravail.
Créé autour du concept d'ERP en 1972, donc d'un SI totalement intégré, SAP a perdu cette facilité au fil de rachats ces dix dernières années. Christian Klein s'est engagé à privilégier les process métiers gérés de bout en bout de façon parfaitement fluide. Un deuxième axe défendu par le DG a été le développement de l'intégration de l'IA dans les produits SAP. Christian Klein a également confirmé l'engagement « depuis le début » de SAP dans le programme européen de cloud de confiance, Gaïa-X. Les premiers cas d'usage de Gaïa-X sur lesquels SAP travaille concernent le secteur public et la santé. Enfin, le DG de SAP a confirmé vouloir rester en contact étroit avec les clubs d'utilisateurs afin d'avoir des remontées pertinentes du terrain, au-delà d'indicateurs d'activité commerciale trop souvent uniquement positifs.