Lors de réflexions stratégiques en 2015, l'Université de Nantes a souhaité mettre à disposition de ses 37 000 étudiants ainsi que 3900 enseignants et personnels administratifs un outil de partage documentaire et de bureautique collaborative entièrement géré en interne. Ce choix de conserver en interne était une décision de la présidence, sur préconisation de la DSIN. Le RGPD ne s'appliquait pas encore mais ses lignes directrices étaient connues, le Cloud Act et le Patriot Act posaient déjà de nombreux problèmes, la directive conjointe des ministères de la Culture et de l'Intérieur d'Avril 2016 restreignait l'exportation de données numériques (donc l'usage de clouds américains), etc. Les réponses des acteurs traditionnels comme Google (Gsuite) ou Microsoft (Office365) n'étaient pas satisfaisantes de ces points de vue à l'époque. De plus, l'université avait une culture du logiciel libre. Petit à petit, un projet va prendre forme et va être baptisé UNCloud (cloud de l'Université de Nantes). Matthieu Le Corre, responsable technique du pôle enseignement en sciences de l'Université de Nantes, par ailleurs chef de projet, relève: « le projet a été mis en production en janvier 2018, pour éviter une concomitance avec la rentrée universitaire, et les offres ont pu nettement évoluer depuis. »
Plusieurs offres, tant pour le partage de fichiers que pour la bureautique ont été étudiées avec les caractéristiques de l'époque. Les fonctionnalités de Renater Partage, à base de Zimbra, étaient trop limitées et sa feuille de route très floue. Seafile, solution open-source codée en C (et non pas en PHP/Javascript), était certes très performante mais son écosystème était à l'époque des plus pauvres. L'ergonomie de Pydio n'était pas suffisamment proche des standards courants et posait bien des problèmes de formation. Le modèle économique d'Owncloud, avec son mode Premium commercial, l'a fait écarté au profit de son fork Nextcloud dont l'ergonomie était proche de Google.