La commissaire européenne en charge de la justice Viviane Reding a déclaré que les autorités de protection des données dans l'Union Européenne devaient avoir davantage de pouvoirs pour faire appliquer les règles de confidentialité dans les 27 Etats membres. Dans un discours prononcé à la Chambre de commerce américaine auprès de l'Union européenne, elle a indiqué que les entreprises qui opéraient dans plusieurs États membres étaient actuellement contraintes de se conformer à  27 interprétations différentes de la législation sur la vie privée. Elle a ajouté que le fardeau administratif associé à cette fragmentation coûtait aux entreprises une somme estimée à  2,3 milliards d'euros par an.
«Les entreprises ont besoin d'un guichet unique quand il s'agit de questions sur la protection des données, et d'une loi et d'une seule autorité de protection des données pour chaque entreprise ; celle de l'État membre dans lequel elles ont leur siège social », a t-elle estimé. Les déclarations de Viviane Reding interviennent alors que la Commission européenne se prépare à réformer la directive de 1995 relative à la protection des données afin d'aborder les nouvelles questions soulevées par la publicité en ligne, les réseaux sociaux et le cloud computing. Cela aura un effet majeur sur la façon dont les questions de confidentialité des données sont traitées dans l'Union européenne et dans d'autres pays.
Publication d'une directive en février 2012
La directive comportera des mesures pour empêcher les réseaux sociaux tels que Facebook d'être trop indiscrets vis à vis de leurs membres en rassemblant des informations sur leurs goûts, leurs intérêts, leurs opinions politiques et leurs convictions religieuses, afin de procéder à des publicités ciblées. Les entreprises devront informer les usagers du type des données les concernant qui ont été collectées, à quelles fins, et comment elle sont stockées.
Les déclarations de Viviane Reding succèdent aux appels de l'Industry Coalition for Data Protection (ICDP) qui souhaite établir un cadre cohérent et harmonisé pour la protection des données dans l'UE. L'ICDP, qui rassemble onze associations de l'industrie, y compris la Business Software Alliance et DigitalEurope, estime que cette approche permettra de préserver le droit fondamental des citoyens sur leur vie privée.
«La révision des règles de protection des données dans l'UE devrait renforcer l'harmonisation et la sécurité juridique et contribuera à établir un marché unique pleinement opérationnel » a considéré John Higgins, directeur général de DigitalEurope qui s'exprimait au nom de l'ICDP. Il a ajouté que, pour stimuler l'innovation et permettre à l'UE de respecter les promesses en termes de croissance et d'emploi, l'Europe devait encourager les entreprises à concourir sur la scène mondiale en rationalisant et en simplifiant les règles internationales de transfert de données.
La nouvelle directive sur la protection des données devrait être publiée en février 2012. Elle pourra également inclure des dispositions plus strictes, telles que des sanctions pénales, et la possibilité pour des groupes d'utilisateurs d'intenter des procès.
L'UE veut uniformiser les règles de protection des données
La Commission Européenne a estimé que la fragmentation des lois sur la protection des données en Europe générait un coût de 2,3 milliards d'euros par an. car les entreprises doivent composer avec 27 législations différentes.