L'Union Européenne a-t-elle trouvé le moyen de faire plier les plus grandes entreprises web et tech mondiales ? C'est bien possible. D'après le Financial Times qui a pu s'entretenir avec plusieurs sources au niveau européen, une liste contenant jusqu'à 20 géants web et tech - en grande partie américains - serait publiée début décembre 2020, associant ces entreprises à contraintes réglementaires plus strictes.
Parmi les critères retenus, on trouverait par exemple les parts de marchés, le nombre d'utilisateurs ou encore la dépendance envers leurs plateformes. Cette liste se voudrait la plus transparente possible et avec elle, l'Union Européenne pense amener ces entreprises (Google, Apple, Facebook, Amazon...) à changer leurs comportements pour notamment ouvrir leurs marchés à davantage de concurrence.
Un coup de semonce avant le Digital Services Act ?
De la théorie à la pratique... Reste à voir comment réagiront ces sociétés qui ont l'habitude depuis des années, armées de leurs avocats, de défendre leurs intérêts becs et ongles. A moins que de guerre lasse, elles finissent par prendre conscience qu'elles ont plus à perdre qu'à gagner, tant d'un point de vue financier (montant des amendes et pénalités en hausse) que d'image de marque ?
Si tel n'est pas le cas, l'Union Européenne a encore un autre moyen de contrainte dans sa besace, le Digital Services Act, visant les entreprises peu sensibles aux sanctions financières. Annoncé en septembre par Thierry Breton, commissaire européen en charge du marché numérique, ce programme prévoit dans les mois qui viennent des mesures allant de l'interdiction d'accès à des marchés jusqu'au démantèlement. Des annonces qui n'ont pas de quoi réchauffer les relations déjà bien tendues entre l'Europe et les Etats-Unis depuis la taxe GAFA...
Toutefois, la situation évolue aussi outre-Atlantique. La semaine dernière, un rapport d'une sous-commission du Congrès américain a conclu à la présence de monopoles à la suite d'une longue enquête sur les pratiques concurrentielles des GAFA. Ce rapport demande à la Chambre des représentants de revoir les lois anti-trust et prône la séparation de certaines activités.