Ce 20 avril, les députés européens ont annoncé avoir trouvé un accord sur la réduction des déchets électroniques. Ils soutiennent « un chargeur commun pour les appareils électroniques portables ». La commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs a adopté sa position sur la directive révisée sur les équipements radio avec 43 voix pour et 2 contre. Le Parlement européen et la Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs ont appelé à la création d'un chargeur universel au cours des dix dernières années, exhortant sans cesse la Commission à agir sur ce sujet. La proposition législative a été initiée le 23 septembre 2021. Le Conseil européen a pour sa part présenté sa position le 26 janvier.
Avec ces règles à venir, les consommateurs n’auront plus besoin d’un chargeur et d’un câble spécifique chaque fois qu’ils achètent un appareil. Un seul et unique chargeur servira pour l’ensemble de ces gadgets électroniques. Cette annonce annonce le début d'un bras de fer avec Apple qui refuse toujours d'adapter ses connecteurs. Actuellement ce dernier ne propose - le plus souvent en option - qu'un adaptateur vers ses connecteurs (Lightning sur les iPhone et USB-C sur les autres terminaux). Rappelons que l'interface Lightning (data et recharge) a été introduit en 2012 aux côtés de l'iPhone 5. « Les téléphones mobiles, les tablettes, les appareils photo numériques, les casques et écouteurs, les consoles de jeux vidéo portables et les enceintes portables, rechargeables via un câble filaire, devraient être équipés d'un port USB-C, quel que soit le fabricant » précise ainsi le Parlement européen dans un communiqué. « Les exemptions ne s'appliqueraient qu'aux appareils trop petits pour être équipés d'un port USB Type-C, comme les montres intelligentes, les trackers de santé et certains équipements sportifs ».
L’UE s’attaque à la question de la durabilité des produits électroniques
La révision de cette directive s'intègre dans le cadre d’une action plus large lancée dans le but de traiter la question de la durabilité des produits mis sur le marché de l'Union, en particulier les appareils électroniques, et de réduire les déchets qui en résultent. Les députés européens souhaitent également plus d'informations claires et un étiquetage indiquant les options de chargement et précisant si un chargeur est proposé avec un appareil lors de l'achat. Cela permettrait d'éviter toute confusion et simplifierait les décisions d'achat pour les consommateurs qui possèdent souvent déjà plusieurs appareils électroniques et n'ont pas besoin de chargeurs supplémentaires.
Au vu de la pratique de plus en plus répandue du chargement sans fil, les eurodéputés invitent aussi la Commission européenne à présenter une stratégie d'ici à la fin 2026 garantissant un niveau minimum d'interopérabilité pour toutes les futures solutions de chargement. L'objectif vise à éviter une nouvelle fragmentation, continuer à réduire les déchets nocifs à l’environnement, garantir la commodité pour le consommateur et éviter les effets de verrouillage liés aux solutions de charge propriétaires. Le rapporteur Alex Agius Saliba (S&D, MT) a ainsi déclaré que « 500 millions de chargeurs pour dispositifs portatifs sont expédiés chaque année en Europe et qu'ils génèrent entre 11 000 et 13 000 tonnes de déchets électroniques ».
Les prochaines étapes
Une véritable politique basée sur la proposition de la Commission pourrait donc voir le jour d’ici à 2026 sur la question de l'interopérabilité des technologies de recharge sans fil. Le Parlement indique par ailleurs élargir son périmètre en incluant plus d'appareils, « y compris les ordinateurs portables, qui devront s'aligner sur les nouvelles règles ». Dès que l'ensemble du Parlement aura approuvé ce projet de position de négociation lors de la session plénière de mai, les députés pourront entamer les discussions avec les gouvernements de l'UE sur la version définitive de la législation.