Spécialisé dans la virtualisation d’applications et de poste de travail sous Windows depuis le début des années 2000, l’éditeur français Systancia a su développer ses solutions en France, notamment dans le secteur de la santé. Face à ses grands concurrents américains, principalement Citrix, mais aussi VMware, il ne veut plus seulement constituer une alternative moins coûteuse avec son logiciel AppliDis Fusion, mais apporter des fonctions qui marquent vraiment sa différence, nous a expliqué Christophe Corne, président du directoire de Systancia. Pour la version 5 du produit, il a travaillé avec le laboratoire de recherche Mips de l’Université de Haute Alsace autour d’un algorithme de prédictibilité qu’il a intégré dans sa fonctionnalité AppliDis Booster pour donner un accès quasi instantanée aux applications.
En s’appuyant sur des technologies d’apprentissage, l’algorithme analyse la façon dont les utilisateurs recourent aux logiciels, métiers ou bureautiques (Word, Excel…) pour prédire leur comportement et pré-charger ceux qu’ils vont très certainement lancer pour qu'ils puissent y accéder très rapidement. L’administrateur conserve néanmoins la main sur le temps d’ouverture des applications pour consommer au mieux les ressources serveurs. C’est lui qui fixe le temps d’accès (1 seconde, 2 secondes…) et vérifie en temps réel l’impact sur ces ressources. Il faut à l’algorithme quelques jours, voire quelques semaines pour apprendre et décider du temps d’accès. Celui-ci est personnalisable par groupes d’utilisateurs. On pourra choisir de donner un accès instantané aux applications du service d’urgence d’un établissement hospitalier, par exemple, ou à un groupe d’utilisateurs VIP, cite en exemple Christophe Corne. La technologie de virtualisation de Systancia a été déployée dans 75% des CHU en France (à Toulouse notamment) avec de gros volumes d’utilisation et des contraintes de production énormes.
BoxOnAir transfère les applications sur tout terminal
Une deuxième fonctionnalité d’AppliDis Fusion 5 distingue l’offre sur le marché dans le domaine de la mobilité. BoxOnAir permet, à partir de son smartphone, de restituer les applications sur un autre équipement, TV, tablette ou PC, et de les utiliser ainsi sur un écran plus large en se servant si nécessaire de son terminal mobile pour les fonctions de clavier et de pointeur. Il était déjà possible d’accéder aux applications virtualisées sur son smartphone, même si l’exercice n’était pas toujours convaincant à cause de la taille réduite des écrans. « On peut trouver quelques cas d’usage, mais ils sont très résiduels, ce n’est pas la bonne approche », souligne le dirigeant de Systancia. Avec les apps BoxOnAir sous iOS et Android, qui seront disponibles d’ici fin juin sur les boutiques en ligne d’Apple et de Google, l’utilisateur va s’authentifier et arriver sur le catalogue d’applications fourni par sa DSI (logiciels métiers, SaaS, bureautiques…). Au lieu d’ouvrir celle qui l’intéresse sur son smartphone, l’utilisateur va la glisser du doigt vers le terminal dont il veut se servir, un téléviseur par exemple, et travailler ensuite comme si l’application y était installée, en toute sécurité. Au préalable, il aura appairé son smartphone avec le terminal via un lien URL et un QR code.
Un déploiement sans arrêt de production
AppliDis Fusion 5 apporte deux autres nouveautés importantes. Systancia a totalement repensé sa console d’administration en termes d’ergonomie, avec une interface HTML5 qui fournit davantage de fluidité. « Nous avons fait une console qui n’a pas d’équivalent dans notre gamme de produits », assure Christophe Corne. L’éditeur a notamment voulu répondre aux exigences des ingénieurs réseaux familiarisés avec les codes des interfaces les plus récentes. La console propose une vue complète sur l’infrastructure avec des alertes visuelles, des filtres, des aides contextuelles pour gérer aussi facilement 20 serveurs que 200, indique Systancia.
Systancia a redéveloppé l'interface de sa console en HTML5.
La console d'AppliDis Fusion 5 fournit une vue graphique sur l'infrastructure.
Enfin, la fonction Provision Server va simplifier le déploiement et la maintenance avec l’objectif de limiter a minima les arrêts de production sur les fermes de serveurs, explique Christophe Corne, en citant l’exemple d’une application comme Word dans un contexte où elle est exploitée par 2 000 ou 3 000 utilisateurs. « Le processus de mise à jour pourra se faire en temps réel pendant les horaires de bureau. C’est une grande priorité des DSI. »
AppliDis Provision Server permet de déployer et maintenir les serveurs d'applications à partir de modèle de référence.
Dans sa nouvelle version, le prix d’AppliDis Fusion n’est pas modifié. Il revient en moyenne à 110 ou 120 euros par utilisateur, un positionnement qui permet à Systancia d’attirer vers ses solutions les utilisateurs d’offres plus coûteuses.