A la demande de l'office égyptien de promotion de l'off-shore au pays des pharaons, le cabinet Everest Group a publié une étude sur le marché de l'off-shore en Europe. Selon celle-ci, l'Europe devrait rejoindre à terme les Etats-Unis sur l'externalisation, même si les différences sont importantes entre pays.
Sur un marché mondial estimé entre 92 et 96 milliards de dollars par an, l'Europe représente entre 26 et 30 milliards, soit un petit tiers. L'externalisation devrait ainsi voir son marché décupler d'ici 2020 en Europe avec une valeur de 300 milliards de dollars.
Le recours à l'externalisation par les pays européens est dominé par le Royaume-Uni qui représente 40% du total, loin devant l'Allemagne (20%) et la France (16%). Avec plus de 9% de l'externalisation en off-shore, le Royaume-Uni est également le pays européen qui y a le plus recours, la plupart des autres pays (notamment la France et l'Allemagne) étant en dessous de 4%. Le plus réticent est l'Italie (avec environ 1% tant pour des raisons de langue que de volonté expresse des entreprises).
Le marché de l'externalisation est dominé par l'informatique pure (61% du marché) par opposition à l'externalisation de processus métiers complets (39%) mais ces derniers devraient, selon Everest Group, croitre plus vite et atteindre une part de 70% d'ici 2020.
L'Inde, paradis des anglophones
Bien entendu, l'étude s'intéresse aux destinations de l'off-shore. Le principal frein au recours à l'off-shore étant d'ordre culturel et linguistique, ce critère a été l'un des deux majeurs à être retenu par l'étude. L'autre est le dynamisme de la formation d'ingénieurs. Selon Everest Group, l'Egypte est autant dynamique en production d'ingénieurs que l'Inde mais dispose des perspectives linguistiques meilleures, l'Inde n'étant qu'anglophone en termes de langues européennes contre de multiples langues en Egypte. Le commanditaire de l'étude doit donc être satisfait. Les pays du Maghreb et d'Europe de l'Est sont considérés comme nettement moins dynamiques mais plus appropriés linguistiquement (notamment le Français) et de culture. Des deux points de vue, l'Ile Maurice serait la plus mauvaise destination.
En termes de coûts, l'Inde est de loin la destination la moins chère pour les anglophones parmi les destinations étudiées (14 à 16000 dollars par an et par agent) derrière les Philippines (15 à 17 000) et Le Caire (16 à 18 000). Les tarifs sont un peu plus élevés pour des francophones : non-proposés par l'Inde, les ingénieurs coûtent de 18 à 20 000 dollars par an en Egypte. L'Europe de l'Est est la région la plus chère dans les deux cas : Prague atteint ainsi 39 à 41 000 dollars pour un anglophone et 43 à 45 000 pour un francophone (soit quasiment le prix d'un ingénieur local, estimé à 45-47 000 en France et 55-58 000 au Royaume-Uni). Pour les francophones, la Tunisie est au tarif de la Pologne et de la Roumanie : 26 à 29 000 dollars par an.
L'off-shore est toujours une opportunité pour l'Europe
Une étude du cabinet américain Everest Group dresse les grandes tendances (favorables) de l'off-shore en Europe.