Inséré dans le Campus Paris-Saclay et consacré à l'ingénierie numérique des systèmes du futur, l'institut de recherche technologique SystemX vient de lancer deux projets dans le domaine des transports. Ceux-ci sont respectivement dénommés SIM, pour « simulation et ingénierie multidisciplinaire », et FSF, pour « fiabilité et sûreté de fonctionnement ».
Lancé fin mai, le projet SIM a pour objectif d'imaginer les outils de l'architecte véhicule du futur.  Il prévoit la mise en place d'un « environnement de modélisation » associant différents domaines et permettant des collaborations multidisciplinaires pour l'ingénierie des voitures hybrides électriques et des avions « plus électriques ». A la clé, des enjeux environnementaux, d'efficacité énergétique, mais aussi de confort et de sécurité des passagers, énumère SystemX.
SIM comportera trois axes de travail : premièrement, la mise en place d'un environnement de modélisation, deuxièmement, des hiérarchies de modèles pour représenter le comportement physique du véhicule, et troisièmement, des référentiels techniques communs pour favoriser la collaboration entre architecte/intégrateur et fournisseur de sous-systèmes. La durée prévue pour ce projet est de 36 mois, avec 10 équivalents temps plein. Trois partenaires industriels sont associés à SIM : EADS, Renault et l'éditeur de logiciels Esterel, spécialiste des sytèmes critiques (racheté en 2012 par l'Américain Ansys). Quatre partenaires académiques sont également parties prenantes : ECP, ENSTA, Supelec et Supmeca.
Renforcer la puissance de calcul des systèmes embarqués
Le projet FSF, annoncé courant mai, est quant à lui associé à un cas d'usage dans le transport ferroviaire. L'objectif est ici de concevoir des systèmes embarqués capables de répondre aux « défis industriels actuels de sûreté de fonctionnement, de cybersécurité et de tolérance aux pannes ». FSF porte sur la création d'un démonstrateur industriel capable d'exécuter les applications de signalisation ferroviaire, ainsi que de briques logicielles qui pourront s'adapter à d'autres environnements, notamment l'avionique ou l'automobile. Pour renforcer la fiabilité des systèmes embarqués, leur puissance de calcul s'appuiera sur des processeurs multicoeurs, alors que le plus souvent, ce type d'applications utilise pour l'instant des processeurs monocoeurs. Et pour faire baisser le coût de ces systèmes, le projet prévoit d'en réduire le nombre, ce qui permettra de diminuer leur encombrement et la dissipation de chaleur.
Egalement d'une durée de 36 mois, le projet FSF bénéficie des partenariats académiques du CEA, de l'Inria, de l'Institut Mines Télécom et du Laboratoire de recherche informatique de l'Université Paris Sud.  Les ressources engagées dans cet effort correspondent cette fois à 15 équivalents temps plein.
L'IRT SystemX se présente comme une fondation de coopération scientifique. Il est labellisé par le pôle de compétitivité Systematic Paris-Région qui figure au nombre de ses membres fondateurs avec le Campus Paris Saclay, Alstom, Renault, Bull, Kalray, Sherpa, OVH Global Solutions, l'Inria, l'Institut Mines-Telecom et Paris-Saclay. Une dotation de 336 M€ lui a été accordé par l'Etat dans le cadre des « Investissements d'avenir ».