Si de plus en plus d'entreprises commencent à identifier de nouveaux cas d'usage de l'Internet des objets (IoT), peu d'entre eux sont encore pleinement matures. N'empêche que l'IoT connaît un nouveau pic de croissance que ce soit dans l'IoT industriel avec des applications de maintenance prédictive ou celle de la ville intelligente avec sa nébuleuse de systèmes connectés. Parmi les applications les plus récentes : les autoroutes et les grandes flottes de véhicules.
La gestion de flotte est l'une des applications les plus prometteuses de la technologie IoT. Et les récentes annonces de plusieurs entreprises comme Silicon Labs et Cognosos montrent qu'il existe déjà des solutions de suivi de véhicules pour les exploitants de parcs. Le principe consiste à greffer une petite étiquette d'identification à base de SoC sur le pare-soleil ou le rétroviseur des véhicules et de remonter des informations en temps réel sur l'emplacement et l'état de chaque véhicule en scannant simplement ce tag avec une app pour smartphone. Un accéléromètre permet aussi de localiser précisément le véhicule et d'alerter l'utilisateur en cas de déplacement de la voiture.
IoT et Internet
L'idée de doter d'une intelligence utile des véhicules qui n'ont pas été conçus avec ce type de système est excellente. Le principe est déjà mis à profit dans d'autres domaines pour ajouter des capacités IoT à des matériels existants. C'est le cas par exemple de machines industrielles datant de plusieurs années que l'on équipe de nouveaux capteurs connectés ou de dispositifs médicaux plus anciens que l'on dote de capacités de localisation et de diagnostic par l'ajout de modules similaires.
Depuis le début, le terme « Internet des objets » est trompeur. En effet, les appareils IoT peuvent communiquer entre eux et avec les systèmes back-ends en s'appuyant sur un tas de technologies de connectivité différentes, depuis les SMS jusqu'aux réseaux WAN basse consommation spécialisés en passant par les réseaux cellulaires sous licences, même si le Wi-Fi classique reste le mode de connexion le plus important des appareils IoT. Dans un récent rapport, Cisco estime que d'ici 2022, plus de la moitié de toutes les connexions réseau IP dans le monde seront le fait d'appareil IoT ou M2M, détrônant les connexions IP depuis les ordinateurs portables ou les smartphones. Par rapport aux estimations précédentes de Cisco, l'augmentation paraît très forte. Mais le fournisseur justifie cette augmentation du trafic IP de l'IoT par la multiplication des cas d'usages de l'IoT à large bande, notamment dans les véhicules autonomes, les dispositifs de santé connectés et la vidéosurveillance.
IoT et normes
Parce que des millions d'appareils échangent différents types d'informations via différents types de réseaux, l'IoT a besoin d'une certaine standardisation si l'on veut que la technologie libère son véritable potentiel et devienne transformative. Malheureusement, la profusion de périphériques va de pair avec une profusion des normes. Des fédérations industrielles, des comités techniques, des fournisseurs essayent tous de pousser leurs frameworks de connectivité pour les faire adopter comme « standards ». Cependant, l'Organisation internationale de normalisation (ISO), une ONG indépendante « qui réunit les représentants d'organisations nationales de normalisation de 162 pays », a déployé des efforts considérables dans le monde de l'IoT pour faire adopter la spécification OCF 1.0 de l'Open Connectivity Foundation comme norme internationale. Celle-ci impose une sécurité à clé publique, la gestion cloud et l'interopérabilité des systèmes IoT, l'objectif étant de favoriser la création d'un framework utile et ouvert pour l'IoT. Il est un peu tôt pour dire si la spécification OCF 1.0 sera suffisamment efficace pour couper l'herbe sous le pied des normes et des technologies IoT concurrentes. Mais un label officiel de qualité ISO confère certainement de la crédibilité aux efforts de la fondation.
Des annonces d'Aruba et de GE
Au début du mois, Aruba Networks a annoncé que sa dernière génération de points d'accès sera dotée de capacités ZigBee et Bluetooth 5. L'idée est de permettre à plus de dispositifs IoT d'utiliser leurs points d'accès et d'éviter les déploiements réseau alternatifs pour gérer une infrastructure IoT. La solution peut s'avérer pratique pour les entreprises qui utilisent ces protocoles réseau spécifiques - et, comme nous l'avons déjà indiqué, beaucoup d'entre elles utilisent simplement le Wi-Fi pour les tâches IoT - même s'il existe encore beaucoup de normes réseau IoT qui nécessiteront un matériel compatible.
Par ailleurs, la mise à jour de l'infrastructure « Predix Edge » annoncée par GE devrait permettre aux entreprises utilisant l'IoT de simplifier leurs déploiements à plus grande échelle. En particulier, les entreprises industrielles pourront s'adapter plus facilement aux environnements Edge, grâce à des processus de déploiement plus simples et automatisés. La mise à jour apporte également des fonctions de conformité et de sécurité intégrées, et peut faciliter la mise en oeuvre de fonctions spécifiques à l'architecture Edge en matière de traitement informatique à distance et d'opérations dans des environnements à connectivité limitée.