L'inventeur de MySQL propose un clone du SGBD Open Source
Et si MySQL vivait de nouveau de ses propres ailes... sous un autre nom ? C'est en quelque sorte l'ambition de Michael Widenius, alias Monty, le développeur originel de la base de données Open Source et fondateur de MySQL AB. Monty Widenius promeut aujourd'hui MariaDB, un clone de MySQL, ou plutôt « la même base, avec plus de fonctions et moins de bugs », nous a-t-il confié.
La prise en main de la société par Sun, après un rachat pour un milliard de dollars en janvier 2008, avait été pour les fondateurs et dirigeants de MySQL quelque chose de difficile à supporter. Tour à tour, Michael Widenius, David Axmark et Marten Mickos ont quitté Sun, dénonçant à mots plus ou moins couverts une approche trop bureaucratique et le peu d'intérêt porté à la communauté Open Source.
Quel intérêt pour Oracle de soutenir l'activité de MySQL ?
Le rachat en cours de Sun par Oracle n'est pas fait pour arranger les choses, Oracle étant plutôt connu pour laisser végéter les technologies de base de données Open Source qu'il a eues entre les mains. Et puis quel intérêt aurait Oracle à développer le marché d'une base qui a démontré, cas clients à l'appui, que des dépenses inutiles en licences Oracle pouvaient aisément être évitées ?
Avec MariaDB, Michael Widenius aimerait remettre sur les rails l'idée qu'il a eue avec David Axmark au moment de la création de MySQL : une petite structure s'occupant de l'animation de la communauté des développeurs Open Source, et un réseau de partenaires apportant des technologies liées et des services. La différence majeure entre MariaDB et MySQL, indique-t-il, est tout simplement le fait que le premier est livré avec le moteur de stockage Maria par défaut.
Une branche - et non un « fork » - de MySQL
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En effet, le système de gestion de de base de données (SGBD) MySQL peut fonctionner avec plusieurs moteurs. On se souvient par exemple que fin 2005 Oracle avait racheté Innobase, éditeur d'InnoDB, le moteur transactionnel préféré des utilisateurs de MySQL. Au travers de sa nouvelle société Monty Program AB, Michael Widenius s'est donc associé avec Percona, qui édite XtraDB, un clone d'InnoDB, au sein de l'Open Database Alliance.
Au final donc, Monty Widenius a recréé un MySQL - mais ne l'appelle pas ainsi car c'est Sun qui détient ce droit. En tout cas, insiste-t-il, il ne s'agit pas d'un « fork » (ce qui arrive quand deux groupes de programmeurs partent de la même base de code pour créer deux projets concurrents). « Un fork signifie que vous abandonnez le projet original, dit-il. C'est pourquoi j'appelle cela une branche : vous retrouvez tout MySQL. »
Une collaboration plutôt qu'une compétition
L'ambition du fondateur de MySQL n'est pas de reprendre tous les clients. « Il y a de très grands clients, note Michael Widenius, qui continueront d'être très bien servis par Sun. En revanche, nous serons là pour écouter et prendre en compte les besoins de tel ou tel client, et cela Sun ne sait pas le faire. De même, nous avons, nous, le savoir-faire pour animer une communauté Open Source. » Au final, dit-il, « le mieux serait de parvenir à une collaboration avec Sun/Oracle. J'en ai parlé avec Sun, puis avec Oracle, mais tant que la transaction n'est pas finalisée, ils ne peuvent pas se prononcer. »