Situé à Bordeaux, l'Institut Bergonié a été fondé en 1923 et est spécialisé dans la recherche et le traitement contre le cancer. Il compte 850 collaborateurs dont 9 à la DSI (4 à la production, 4 au développement et la DSI) pour accueillir 2 000 personnes chaque jour, dont un grand nombre en hospitalisation de jour. Les infrastructures purement médicales s'appuient sur des infrastructures informatiques de pointe pour garantir un accueil de qualité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Or, en cas d'incident, il fallait envisager un délai de trois heures pour une reprise d'activité. Un tel délai ne pouvait pas être accepté. Il s'agissait donc pour l'Institut Bergonié de passer d'une logique de PRA (plan de reprise d'activité) à une logique de PCA (plan de continuité d'activité).

Deux salles blanches en redondance

Depuis dix ans, le système d'information intègre et centralise de plus en plus les données de l'hôpital dans une logique de SIH (système d'information hospitalier). La « station soin » a été intégrée en interne et devient un poste de travail normalisé pour les équipes médicales comprenant une cinquantaine d'applications. L'ensemble des données concernant un patient peut être consulté sur celle-ci : documents externes (correspondances, résultats d'examens...), imagerie médicale Agfa entièrement numérisée, résultats d'examens internes, traitements en cours... Les mises à jour sont faites en temps réel grâce à cette centralisation des données.

Ces stations, sur 750 PC, et l'ensemble du SI sont virtualisés. Le SI est totalement redondant, réparti entre deux salles blanches distantes de deux cents mètres comprenant un double SAN avec 2 baies EMC Clarion en miroir synchrone, une cinquantaine de serveurs virtuels sous VMware et une dizaine de serveurs physiques HP. Cependant, en 2008, une panne dans une des deux salles a nécessité un délai de trois heures pour relancer l'intégralité du SI. Ce délai inacceptable devait être corrigé, l'hôpital devant passer d'une logique, en 2008, de PRA à une logique, en 2010, de PCA.

Des contraintes fortes

Cette logique supposait de toujours disposer d'un SI sécurisé hautement disponible, avec une infrastructure capable de supporter toutes les applications (notamment l'imagerie médicale Agfa et la base de données Oracle) et la plus automatisée possible. A partir de 2008, plusieurs solutions sont étudiées : Vplex d'EMC, Continous Access d'HP, SRM de Vmware et enfin SANmelody de Datacore. Cette dernière solution a été montrée en septembre 2010 avec une démonstration complète par l'intégrateur Aktea. Seule cette dernière solution correspondait à toutes les attentes de l'établissement. Une fois que la validation de la compatibilité technique des constituants a été actée, le déploiement a été rapide. Le nouveau système a été déployé et mis en production en octobre 2010.

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L'ensemble de l'infrastructure existante (y compris les switchs) a été conservée. Deux serveurs HP DL380 avec 12Go de RAM ont été ajoutés pour gérer SANmelody avec deux licences pour 32 To (une par salle blanche). Le volume de données au moment de la migration n'était que de 15 To par salle. Le volume de 32 To devrait être atteint dans les deux ans. L'ajout progressif de fonctions a été lié à celui des infrastructures correspondantes et a pu être réalisée pratiquement en mode automatique. L'intégration de la base Oracle a ainsi pu être menée en une heure.

Des tests en grandeur réelle

La pertinence de la solution a été testée à plusieurs reprises lors d'arrêts planifiés d'équipements, y compris d'une salle blanche complète pour effectuer une intervention électrique, ainsi que lors d'un incident matériel sur le réseau. Le recalibrage, le rééquilibrage de charge et la resynchronisation des salles blanches peut se faire en une dizaine de minutes, pratiquement en mode automatique, au lieu de près de douze heures auparavant. Les utilisateurs ne sont pas rendus compte de la moindre interruption.

L'Institut Bergonié envisage une montée de version de son SANmelody mais surtout de migrer sa cinquantaine d'applications de la « station soins » vers un dossier médical unifié. Une éventuelle croissance du volume supposera un rachat de licences mais ne nécessitera aucune intervention technique particulière en dehors de l'achat des espaces de stockage.

Le coût du projet n'a pas été dévoilé.


Illustration: Institut Bergonié

Crédit Photo: D.R