L'Inria veut mieux accompagner les entreprises créées par les chercheurs
L'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) va renommer et faire évoluer sa structure d'accompagnement de la recherche publique en numérique vers la création d'entreprise. Inria-Transfert devient ainsi Inria-Participation et hébergera les start-up déjà aidées par l'Inria ainsi que les prochaines. Une nouvelle entité, IT-Translation, aidera les entreprises financièrement mais aussi, et surtout, les accompagnera pour développer leur activité. Une société de capital risque enfin, IT2I sera créée afin d'accueillir les partenaires de l'Inria pour le financement des start-up. « Pour l'instant, il ne s'agit que d'une décision de principe, prévient Michel Cosnard, PDG de l'Inria. Mais la proposition a été reçue favorablement par notre conseil d'administration. »
En 1996, l'Institut avait créé sa filiale Inria-Transfert ainsi que des fonds d'amorçage pour aider les chercheurs en TIC du public à créer leur entreprise. Mais, douze ans plus tard, il en a identifié les limites de fonctionnement. « Lors de la création d'une société issue de la recherche, deux difficultés se présentent », précise Laurent Kott, directeur général d'Inria-Transfert. D'une part, dans une entreprise, il faut tenir compte des besoins des clients et les chercheurs n'y sont pas toujours prêts. D'autre part, si les aides au démarrage sont nombreuses en France, elles ne fonctionnent que si l'entreprise dispose de suffisamment de fonds propres.
IT-Translation aidera une dizaine d'entreprises par an
« IT-Translation va prendre le statut de co-fondateur des start-up qu'il sélectionnera, continue Laurent Kott. Il va leur apporter entre 250 000 et 300 000 euros de fonds propres et elles bénéficieront des compétences de 'business developers'. » L'Institut estime entre 8 et 10 le nombre de jeunes pousses qu'il aidera chaque année (sur un potentiel identifié d'une quarantaine de projets). Il apportera un total de 10M€ et est en négociation avec CDC Entreprise pour compléter ce montant. Il espère attirer d'autres investisseurs.
« La valorisation de la recherche est un processus long et compliqué, insiste Laurent Kott. Il y a à la fois des compétences et des technologies à valoriser. Et une des voies que nous utilisons depuis plus de 25 ans, c'est la création d'entreprise. » L'objectif, c'est de prendre une technologie et la transformer en produit. « Les sociétés issues de la recherche ont des taux de survie supérieurs à la moyenne, mais elles restent petites. »
Des ruptures technologiques qui pourraient devenir moteurs de croissance
L'accompagnement des petites entreprises de technologie françaises est décidément à l'ordre du jour cette semaine. Après le Truffle 100 avec le CXP et Syntec Informatique, le Comité Richelieu et l'Afdel, l'Inria s'inscrit dans ce souci de consolider un marché du logiciel français florissant, mais fragile et morcelé. Et ce, même si l'initiative de l'Institut se concentre sur la problématique bien particulière des créations issues de la recherche publique en TIC. Un atout fort en ces temps difficiles selon l'Inria. « La situation économique actuelle engendre de nombreuses mutations, constate Michel Cosnard. Et nous pensons que de nouvelles ruptures technologiques vont émerger à l'issue de cette crise qui pourront être des moteurs de croissance et redistribuer les cartes. »