A l'heure où la technologie occupe une place stratégique dans la plupart des entreprises, comment les développeurs perçoivent-ils leur place au sein de ces organisations ? En juin, l'éditeur de bases de données MongoDB a réalisé une étude dans trois pays européens, dont la France, afin de sonder les développeurs et les décideurs IT sur cette perception.
Au niveau global, les résultats révèlent une évolution claire au cours des deux dernières décennies. En effet, dans les années 80 la profession souffrait d'un manque de considération assez généralisé, si l'on en croit les témoignages. Comme l'écrit sur son blog Joe Drumgoole, directeur des relations avec les développeurs chez MongoDB, « il y a longtemps eu un fossé perçu entre les développeurs sur le terrain et les responsables en costumes prenant les décisions relatives aux achats, à la recherche et à l'avenir ». Désormais, la place des développeurs a évolué, « de sorte qu'ils jouent maintenant un rôle crucial dans la prise de décision au sein de leur entreprise ».
Un meilleur alignement global
L'enquête montre notamment des développeurs davantage conscients des attentes et enjeux de leurs employeurs. Au niveau global, près de 94 % des développeurs sondés affirment ainsi comprendre les priorités commerciales de l'entreprise dans laquelle ils travaillent, un constat partagé par plus de 88 % des décideurs IT. En France néanmoins, 47% seulement des développeurs croient que leur rôle est de créer de nouveaux produits et services.
Cette réserve française se retrouve sur les autres questions. Ainsi, au global, plus de 90% du panel côté développement pense que les décideurs font les bons choix en matière d'investissement IT, un chiffre supérieur à celui des décideurs eux-mêmes. En France, même si cette perception reste majoritaire, les développeurs semblent moins convaincus, avec seulement 52% de répondants estimant que les décideurs informatiques prennent les bonnes décisions d'achat IT.
Mais des différences entre générations
L'étude révèle d'autres divergences, cette fois-ci d'ordre générationnelle. Ainsi, 93 % des développeurs de 25 à 44 ans convergent avec les décideurs sur leurs choix stratégiques. Ce pourcentage chute à 62 % pour les 55 ans et plus. Les mêmes écarts se retrouvent quand les répondants sont interrogés sur la pertinence des technologies approuvés par leur employeur pour créer les meilleures applications possibles : seulement 66,7% des sondés âgés de 55 ans ou plus se disent totalement convaincus, contre 91,6% de la tranche entre 25 et 34 ans. Les répondants français sont encore plus mitigés, 48 % se disant d'accord avec cette affirmation.
Comme le résume Joe Drumgoole, « une nouvelle génération de développeurs influents et écoutés est arrivée dans le monde de l'entreprise, mais les effets ne sont pas répartis de manière égale ». Ce dernier explique ces différences par le contexte actuel plus favorable pour les jeunes générations. Il relève également que les développeurs plus âgés, ont « traversé suffisamment de cycles pour poser un regard plus sain et plus cynique sur les choses », et ne sont « pas aussi emballés par les canapés designs, les tireuses à bière et le baby-foot au bureau ».