C'est dans le cadre du salon Dématérialiser 2007, qui se tient au Cnit jusqu'à ce soir, que l'Imprimerie Nationale a présenté le réseau Sakarah, une plateforme collaborative destinée au partage de données électroniques entre les entreprises et avec l'Administration. La vénérable institution, dont on connaît les activités d'édition de documents administratifs et d'émission de titres sécurisés (passeports biométriques, en particulier), s'est donc également investie dans les transactions électroniques et joue avec Sakarah un rôle d'opérateur de confiance. Au-delà de la dématérialisation de factures qui constitue sa première utilisation, cette plateforme doit permettre à ses utilisateurs de partager des dossiers dans les « domaines commerciaux, comptables et financiers », expliquent Vincent Dreux, directeur du réseau Sakarah, et Yves Peccaud, directeur administratif et financier de l'Imprimerie Nationale. Parmi les documents numérisés qu'elle hébergera pourront figurer contrats, déclarations, formulaires, pouvoirs, dossiers de gestion des litiges, etc. Adobe, retenu pour sa gestion de formulaires Pour la mise en route de la plateforme, l'Imprimerie Nationale a commencé par y placer ses propres données de facturation, celles qui concernent ses 42 000 clients et 1 500 fournisseurs, afin que ces partenaires commerciaux puissent suivre leurs factures à partir d'une connexion Internet. Un accès aux données qui s'effectue gratuitement, dans un premier temps. Les entreprises pourront ensuite ouvrir un lien direct entre leur système d'information et le réseau Sakarah. Pour constituer la plateforme, l'opérateur a choisi de s'appuyer sur deux partenaires technologiques principaux, Sterling Commerce retenu pour ses outils d'intégration et Adobe pour son offre de gestion de formulaires (issue d'Adobe LifeCycle Management Suite). Sakarah, un réseau multi-opérateurs Sakarah n'a pas vocation à être un réseau mono-opérateur. L'Imprimerie Nationale entend s'entourer de partenaires, spécialisés dans les flux entrants (dématérialisation des documents, numérisation et saisie de données) ou les flux sortants (mise à disposition des factures sous divers formats, par exemple). Trois sociétés de services se sont déjà engagées autour de la plateforme, dont Vivetic-Saisie.com. D'ici un an, Vincent Dreux prévoit d'en rassembler une douzaine, parmi lesquels des opérateurs de plateformes européennes (un accord avec un partenaire italien devrait être annoncé en janvier). Dans son rôle de tiers de confiance, l'opérateur se concentre sur le traitement des dossiers. En revanche, pour les applications de signature électronique et d'archivage, notamment, Sakarah s'interfacera avec les principales offres du marché afin de laisser aux clients le choix des outils dans ces domaines. Près de quatre milliards de factures « Il s'échange actuellement entre 1,7 et 2 milliards de factures entre entreprises, auxquelles s'ajoutent un milliard de factures produites par les professionnels indépendants et 1 milliard de plus transitant entre les entreprises et l'Administration », rappelle Vincent Dreux. « Sur ce volume, les transactions EDI - échanges de données informatisés - , ne représentent que 7% », précise Yves Peccaud, DAF de l'Imprimerie Nationale. La marge de manoeuvre est donc particulièrement importante puisque Sakarah vise des entreprises de toute taille par l'intermédiaire des offres que constitueront ses partenaires. D'ici à deux ans, l'opérateur envisage même une extension de sa plateforme de dématérialisation vers les particuliers.