La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’ira évidemment pas sans conséquences sur le marché de l’IT britannique. Gartner n’a ainsi pas tardé à réajuster ses prévisions en matière de dépenses IT au Royaume-Uni pour 2016, évaluées à 179,6 milliards de dollars avant le vote en faveur du Brexit. Le cabinet table désormais sur un chiffre inférieure, de 2 à 5 %, notamment à cause de la volatilité du livre sterling. Le Brexit aura aussi des conséquences sur les investissements en faveur des éditeurs et distributeurs en dehors du Royaume-Uni, Gartner rappelant que le marché britannique représente 26,5% des dépenses IT en Europe occidentale.
Les incertitudes liées au Brexit concernent aussi la libre circulation des travailleurs. Si celle-ci n’est pas sauvegardée, des entreprises IT britanniques seront face à des difficultés pour attirer et recruter des talents non britanniques. Le cabinet Forrester ajoute sur ce point que les préoccupations concernant les lois d'immigration vont causer la fuite des talents du secteur numérique, qui migreront hors du Royaume-Uni.
Le hub dominant de la fintech probablement amené à migrer
Un impact sur le potentiel d’innovation du Royaume-Uni est aussi à prévoir. Forrester estime que la sortie de produits et services innovants va ralentir car les entreprises britanniques vont devoir passer plus de temps et d'efforts pour collaborer avec des firmes hors Royaume-Uni.
Londres se positionnait jusqu’ici comme le hub leader dans le domaine de la fintech, comme l'observait entre autres une étude de 2015 du cabinet Roland Berger. Cette position dominante, due notamment à des régulations favorables, est maintenant menacée par le oui au Brexit. Le Wall Street Journal évoque déjà le cas de jeunes pousses qui n’ont pas obtenu des fonds espérés, les investisseurs potentiels ayant placé préalablement un non au Brexit comme condition de financement. Forrester prédit de son côté que le cluster fintech londonien se déplacera vers le continent. Qui va en profiter? Des médias spécialisés français espèrent qu’il s’agira de Paris, alors qu’un certains nombre de sites d’actualités relayent le désir d'entrepreneurs fintech basé à Londres de déménager à Berlin. Par ailleurs, peut-être qu’un assouplissement des régulations bancaires en Suisse, demandées récemment par certains parlementaires, aurait de quoi attirer les fintech à Genève et Zurich...